Le diable se cache dans les détails, c’est bien connu, et ce n’est pas forcément inquiétant. Mais quand on découvre que ce méchant invétéré s’est glissé dans les entrailles du nouveau Queens of the Stone Age par la faute de Lady Gaga et Bruno Mars, voilà qui n’était pas rassurant. Car oui le vilain prend bien ici les traits du producteur Mark Ronson, dont le travail a plu à Josh Homme. Pire quand on sait que c’est en posant sa ligne de guitare sur un récent titre de la Gaga qu’il l’a croisé et qu’ils se sont découverts plein de points commun, on pouvait craindre le pire. L’aventure conjointe démarre pourtant de manière plutôt convaincante par une incantation barbare de près de deux minutes ouvrant grand les portes à des guitares tendues et à une construction rythmique tortueuse. Mais à y entendre le chanteur avouer qu’à part mentir tout ce qu’il sait faire c’est de toujours flirter avec le point de rupture, on se dit qu’il y a comme une volonté de déjà s’excuser pour ce qui va suivre. Ce sentiment prémonitoire ne va pas se révéler exact immédiatement. Que ce soit avec le punchy single ‘The Way You Used to Do’, le lyrique ‘Domesticated Animals’ ou l’ample ‘Fortress’, durant vingt minutes le groupe semble ne pas avoir perdu la main. Même avec l’arrivée de l’hyper speedé ‘Head Like A Haunted House’ on pourrait se laisser convaincre. Mais la vérité se dévoile, là, au cœur de la bataille. Le vilain de l’histoire a fait son œuvre, et au lieu de pousser le quartet à passer au-delà du point de rupture, il n’a pu que leur offrir ses propres limites. Comme s’il n’avait pas su faire autre chose que de copier les grands maîtres. Rock speedé donc au petit air de Eagles of Death Metal, mélodies veloutées trop british pour ne pas avoir été pompées aux Arctic Monkeys, cuivres bourdonnant droit sortis de la lumineuse pop de Bowie ou ligne de basse subtilisée sans vergogne à Lou Reed, on finit par s’amuser à plus chercher les petits tics de production qu’à se laisser porter par le groupe. Et comme au passage le tempo ralenti, les mélodies s’aplatissent et que les riffs peinent à griffer, la patte Ronson finit par lasser. Reste le génie QOTSA pour sauver la mise et rappeler que leur énergie est toujours intacte.
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Note: 2,5/5