Alors que Maynard James Keenan et sa bande posent enfin leurs valises sur le sol helvétique (Puscifer a été créé en 2003! Il était temps!), les Docks sont devenus une terre sainte temporaire pour les fans de la première heure et les plus curieux, que se soit les amateurs de Tool ou A Perfect Circle qui voulaient voir l’Homme en vrai. La soirée s’annonce déjà merveilleusement bien lorsque l’on remarque un panneau à l’entrée interdisant quiconque de faire des photos, et demandant donc au public, sur requête de l’artiste, de garder son teléphone portable dans sa poche. Superbe initiative qui rendra le moment encore plus authentique.
Lorsque l’on arrive dans cette salle si bien connue, on voit qu’un ring de boxe trône monumentalement au centre de la scène, tandis que des estrades sur les côtés permettent à six ‘boxeurs’, penchant plutôt du côté Lucha Libre, de s’adonner à des performances de catch, de boxe ou de wrestling. Ce qui nous attend n’est rien d’autre qu’une heure trente de grand spectacle.
Guitaristes, bassiste, claviéristes et voix nous livrent du grand Puscifer. Pas à grands renforts de performance scénique tonitruante, mais plutôt avec une aura sans pareil qui nous scotchera les mirettes. Maynard Keenan et Carina Round, les deux voix, se retrouvent sur le côté, le batteur étant lui au centre face au public, et un écran diffusant des images à tendances psychédéliques est placé sur le côté. La scène des Docks est remplie de bout en bout.
Commençant par plusieurs titres issus de leur dernier opus ‘Money Shot’, très atmosphériques et rythmiquement subtils, des morceaux issus de l’excellent ‘Condition Of My Parole’ se feront plus présents en deuxième partie de set, pour un public obnubilé, les yeux rivés sur cet évènement majeur se déroulant sous leurs yeux. L’équipe de catcheurs – danseurs se charge de ponctuer le concert de combats, ou interragissant avec le public à coups de mosh-pits et de galvanisage de foule. On aura même le droit à un combat de coqs… empaillés. Que l’on connaisse ou pas la discographie de Pusicfer, il y a de quoi s’émerveiller. Tous les musiciens sont irréprochables, le set merveilleusement bien construit, alternant titres progressifs (magistral ‘Grand Canyon’) et riffs plus rythmiques (l’excellent pré-rappel ‘Man Over Board’), les prestances scéniques se suffisent à elles-mêmes. En sortant de notre bien-aimée salle des Docks, on se sent témoins d’un évènement majeur : l’un des meilleurs concerts, si ce n’est performance, que l’on ait jamais vu dans notre longue, longue, longue expérience musicale. Merci les Docks!