Il ne s’agit pas ici d’Antoine de Lamothe Cadillac, émigré au nouveau monde, dont le patronyme fut emprunté pour une marque d’automobile américaines superlatives, ni du paisible village de Cadillac en Gironde, d’où il était parti, mais bien de l’acolyte de King Ju dans l’entité Stupeflip.
Complice de prédilection du grand sorcier du Stup Crou, Cadillac participe depuis les origines à l’aventure, éructant ses fabliaux et ses raps de sous préfecture, mettant en son et lumière les spectacles, réalisant une partie des vidéos, composant ou participant à l’écriture d’une part notable de la discographie foutraque du groupe mystérieux et néanmoins populaire.
Aujourd’hui, Cadillac s’émancipe de Stupeflip avec un album solo dont il a composé et réalisé tous les titres, toutes les chansons, convoquant les autres membres de Stup pour des featuring.
De Stupeflip, on connaît la trajectoire unique, passée des majors à l’indépendance en multipliant son succès. Un univers inclassable, engagé et délirant, un discours de proximité qui a consolidé une fan base incomparable, qui a permis récemment au projet d’exploser les records mondiaux en termes de crowdfunding.
Stupeflip ne fait rien comme les autres, et concasse rap brut, rock sale, variété hardcore, punk coloré et électro malade dans des albums richement enluminés qui soudent entre-eux une confrérie d’aficionados qui ont pour Stupeflip un rapport qui s’apparente à la foi. Mais Stupeflip ne s’accommode pas des rythmes imposés par le show business, et accouche de sa musique quand ça lui chante, ce qui implique des délais parfois longs entre deux albums.
Le projet de Cadillac, qui prolonge l’expérience du terrorisme bienveillant vient à point pour satisfaire l’appétit des légions combatives du Crou.
Le virus se propage, encore et toujours.