C’était l’un des concerts des plus attendus de ce printemps. Epoustouflés par les performances techiques du quatuor texan sur album et dans leurs vidéos parues sur YouTube – dont « Ego Death » et la prestigieuse participation de Steve Vai himself – on se demandait bien ce qu’allait nous réserver Polyphia en live.
Les quatre prodiges, dont la plupart n’ont pas trente ans, ont déjà une solide expérience avec quatre albums et trois EP. Ce printemps et cet été, ils sont en tournée promotionnelle pour leur dernier opus en date paru en 2022, « Remember That You Will Die », et la plupart des dates affichent sold out.
Il faut l’avouer, on ne s’attendait pas à une telle affluence dans la salle zurichoise où les 1600 places ont trouvé preneur (moyenne d’âge 25 ans), c’est dire si votre serviteur et son pote Mitch, photographe d’un soir, se sentaient dans la peau de monos de colonies de vacances ! Dès l’arrivée du groupe sur scène, une ambiance de folie, des cris, des mouvements de foule bon enfant. Au fur et à mesure des titres, Scott LePage, l’un des deux guitaristes, braille dans le micro et demande des crowd-surfers – étonnant par rapport à la musique proposée – mais le public s’exécute, bon enfant, et l’on voit passer sur nos têtes une dizaine de fans portés par le public jusqu’au devant de la scène. Scott le taquin ira même jusqu’à réclamer un wall of death en fin de set, pour un pogo de folie dans une ambiance indescriptible.
La musique de Polyphia, habituellement étiquetée « metal prog », emprunte à bien d’autres styles musicaux pour une signature personnelle : djent, pop, électro voire jazz et même touches hip-hop / rap justement dosées pour pimenter cette délicieuse sauce musicale qui ne laisse pas indifférent. Mention plus pour les deux titres semi acoustiques (« O.D. » et « Playing God ») qui empruntent à la musique andalouse (clins d’oeil aux maîtres Paco de Lucia, Joe Satriani, Al Di Meola ….) et qui nous ont plus d’une fois donné le frison. Polyphia, un groupe à découvrir sur album mais surtout en live, de toute urgence.
Texte : Jean-Blaise « jb » Betrisey
Photo : Michel « mitch » Haudenschild