La chapelle d’Aigues-Vertes, au cœur de la campagne genevoise à Bernex, accueillait Piers Faccini pour un double concert dans le cadre du festival Antigel. Le musicien « aux semelles de vent », conteur et voyageur, se produisait en acoustique et en solo à 18h00 puis 20h30 pour deux prestations à guichets fermés composées de chansons différentes. Le présentateur invite les spectateurs à neutraliser leurs téléphones portables et les ranger car aucune photo ou vidéo ne sera autorisée hormis celles du photographe officiel du festival. Une mesure que l’on peut comprendre pour ne pas nuire à la qualité de l’événement dans ce lieu intimiste.
Nous avons assisté au second concert (1h15) au cours duquel l’artiste anglais explique qu’il est particulièrement heureux de se produire dans la petite chapelle d’Aigues-Vertes, dans des conditions idéales pour « échanger et s’amuser avec le public » comme pour « réapprendre à écouter la musique ». L’occasion également de (re)découvrir certains titres de Piers en acoustique, dans des versions inédites et subtiles.
Piers est un artiste atypique, de père italien et de mère anglaise et qui a grandi en France. Il exerce ses talents multiples de peintre et plasticien aux côtés de ceux de musicien. Plusieurs pochettes de ses albums sont d’ailleurs décorées par ses créations. Ses voyages apportent des touches colorées dans sa musique, principalement méditerranéennes et africaines (nord et ouest). Il collabore d’ailleurs régulièrement avec des musiciens de ces régions et joue sur leurs instruments à cordes pour célébrer la guitare sous toutes ses formes (kora, oud, guembri…).
Piers débute son tour de chant tout en douceur avec « They Will Gather No Seed » depuis le fond de la chapelle. Il se déplace lentement vers le chœur, faisant profiter toute l’assistance de sa musique, puis s’installe sur une simple chaise face au public en enchaînant avec « Together Forever Everywhere ». Un peu plus tard, Piers nous emmène dans les contrées nord-africaines avec « Levante » puis le délicieux « Dunya ». Il n’oublie pas ses origines et revisite une chanson populaire des Pouilles (« Tarantella del Gargano ») en l’habillant de folk. Tout en délicatesse, l’artiste interprète du bout des lèvres « Oiseau », chanson que l’on croirait écrite par un ménestrel, illustrant la diversité et la richesse de son univers musical.
Point d’orgue du concert, « A Storm Is Going To Come », où Piers fait « répéter » le public. Il demande à l’assistance de chanter à voix basse la phrase-refrain « a storm is going to come ». Il explique qu’il n’y a rien de plus beau que le chant timide et murmuré de l’assistance. Et ça marche ! Piers est touché par cette complicité, un beau sourire illuminant son visage.
« The Beggar & The Thief », classique de l’artiste, est le happy end de cette belle soirée musicale que l’on quitte à regret, les yeux plein d’étoiles.