Excellent exemple de groupe dont la reconnaissance n’est pas à la mesure de son talent, Phased se confie au Daily Rock à l’occasion de la sortie de ‘Aeon’, leur dernier album.
Comment se fait-il qu’en dépit de votre longévité, votre notoriété reste aussi réduite ?
Marko : je pense que notre problème a longtemps été de ne pas être assez stoner pour les fans de stoner, pas assez doom pour les fans de doom, et pas assez hardcore pour les fans de hardcore. On passait toujours entre les mailles du filet. Je ne reprocherais rien à la scène suisse directement, en l’occurrence.
Pensez-vous que ces étiquettes de style sont un problème ?
Chris: je ne sais pas trop. Je pense que ça peut être utile pour les gens qui découvrent le groupe et qui se reconnaissent dans ces styles, mais en même temps, il y a le risque d’en détourner d’autres, alors que la musique pourrait leur plaire. D’autre part, du côté de l’artiste, il y a le risque de se limiter à une catégorie qu’il se serait auto-imposée, et ça peut devenir rapidement répétitif et ennuyeux. Prenez Electric Wizard et leur délire culte-de-Satan-et-drogues. Du coup… les étiquettes ont leur utilité mais ne devraient pas prendre d’importance. Ce qui compte c’est la musique en définitive.
‘Aeon’ marque un changement de direction dans votre discographie, n’est-ce pas ?
Marko : si nous avons toujours eu des éléments psychédéliques, des interludes instrumentaux, et des sons de gratte bizarres, je crois que ce qui est signifiant sur ce dernier album c’est la transition claire du stoner vers le doom. Nous n’avons jamais été un pur groupe de stoner, mais nos morceaux se sont considérablement ralentis ici, et ça nous est venu naturellement. On ne s’est pas dit : « Allez, cette fois on va faire du doom », c’est plutôt qu’on s’est lassés de tous les clichés du stoner au fil des ans.
Pourquoi avoir quitté votre label Elektrohasch au profit de Czar of Bullets ?
Marko : on ne se sentait plus à notre place chez Elektrohasch. Il n’y a pas eu de disputes ou de problèmes, mais tandis qu’on s’enfonçait dans le doom, on avait l’impression de ne plus se retrouver dans leur roster, et de devenir le mouton noir du label. Nous cherchions donc autre chose, et finalement nous avons décidé de travailler avec Czar of Bullets, le label de Fredy Rotter, parce que nous lui faisions confiance et le connaissons bien personnellement. Il a de plus un large réseau de distribution à travers le monde.
Nom de l’album : Aeon
Label : Czar Of Bullets
Website : www.phased.ch