Plusieurs fois en tournée sans passer par la Suissse, cela ne pouvait bien sûr pas durer éternellement. En 2023, Peter Hook & The Light ont donc enfin fait un stop par la salle des Docks, à Lausanne, et personne n’a eu à se plaindre, au contraire. La date en exclusivité suisse a fait le plein rien qu’avec les prélocs. Un petit exploit quand même car j’ai souvent l’impression que l’on n’est pas bien nombreux à écouter Joy Division et encore moins New Order. J’étais ravi de constater que je me trompais complétement.
Le principe de cette tournée est très simple, il s’agit de jouer les albums « Substance » des deux groupes, c’est-à-dire leur best of. Alors évidemment avec autant de tubes, pas le choix, faut renoncer à une première partie et comme cela, on a le temps de faire deux sets avec une entracte.
Dommage zéro merch dans la salle, à croire que faut aller chez H&M si on veut (encore) un t-shirt Joy Division ou New Order.
Le premier set est consacré aux singles de New Order. Sur le coups des 20.30 heures, le groupe au complet prend possession de la scène et nous joue tout l’album, qui plus est dans l’ordre. Avec le temps, j’avais un peu oublié la multitude de singles imparables de New Order. Bon j’avoue aussi qu’à mon goût les arrangements de l’époque ne mettaient pas suffisamment en valeur les compositions parfaites des mancuniens. La communication avec la salle est plutôt limitée, durant les premiers morceaux, on a surtout l’impression que Peter Hook parle plus avec la régie pour régler un problème de son qu’avec la masse de fidèles devant lui. Mais qu’on ne se trompe pas, le public est conquis. Ce qui était assez déroutant, c’est de voir que le batteur n’a aucun rôle à jouer sur certains morceaux car il y avait une boîte à rythme qui se chargeait de battre le tempo. Par contre, les amis des basses en ont eu pour l’argent avec souvent deux basses en simultané. Assez inhabituel. Mais j’imagine qu’il faut bien cela pour reproduire le son de New Order. En tous les cas, ces versions live font du bien et sont plutôt meilleures que les titres surproduits des 80’s.
Après une courte entracte, place au set de Joy Division. Pour faire la transition, cela commence par « In A Lonely Place », un morceau de Joy Division sorti à l’époque par New Order. Quelques raretés avec notamment « Disorder ». Nous avons ensuite droit à la compilation Substance dans l’ordre également. Le set est forcément beaucoup plus noir et la voix de Hooky (l’agranditif de Hook) est bien mieux adaptée à ce répertoire. Rien que pour la triplette finale, « Dead Souls », « Atmosphere » et inévitablement « Love Will Tear Us Apart », cela valait le coup de traîner ses fesses un mercredi soir aux Docks. Surtout que c’était la conclusion d’un splendide concert, qui a vraiment fait honneur à deux groupes incontournables de la scène anglaise. L’espace de quelques heures, on était à Manchester, à revivre une période musicale intense avec plusieurs décennies de retard. La magie du live. Merci à Peter Hook d’avoir fait le crochet par Lausanne.
Il y a avait des moments où les deux bassistes jouaient simultanément et parfois c’était juste la doublure. Moi j’ai été plus supris par le fait que le guitariste chante certains morceaux. Mais pas du tout le sentiment d’avoir été arnaqué. Deux sets aussi longs qu’un concert chacun pratiquement, on en a eu pour notre argent
Moi j’ai pensé que le 2e bassiste était la doublure:
Quand Peter Hook chante, il ne joue pas de la basse…
Je me suis sentie arnaquée par ce concert.