Lorsqu’on arrive aux abords des Docks en ce mercredi soir, dur à croire qu’on se trouve à un concert d’électro alors que les accoutrements laissent nettement entendre la présence d’Immortal. Et pourtant, c’est bien Perturbator que ce petit monde est venu admirer ce soir… Et il a bien fait.
Car toute sympathique qu’est la vague synthwave / darkwave qui sévit depuis environ dix ans, elle pêche pourtant sur un point capital : le live. Certes les artistes se plient souvent en quatre pour réarranger leurs morceaux et les faire jouer par deux ou trois personnes sur scène, accompagnés d’un show lumineux impressionnant interdit aux épileptiques, mais malgré tout… Cet aspect électro carré préenregistré ne disparaît pas, laissant le cul du show entre deux chaises, entre live et « dj set ». Sans doute le style musical y est pour quelque chose et ne permet pas un débridage improvisé total.
Perturbator ne déroge pas à la règle… Mais il s’implique tellement sur scène, communique tellement avec le public, que cet aspect négatif disparaît presque totalement. Le gars a simplement l’air de profiter merveilleusement du moment, à contre-jour derrière ses cheveux de metalleux, haranguant le public à la moindre occasion, en véritable synth hero revenu des années 80. Et que voulez-vous, il n’y a pas mieux pour surexciter une audience alors toute acquise à sa cause.
On pourrait certainement parler de toutes les variations de sa musique qui en font la véritable force. On pourrait naturellement dire comment celle-ci arrache les murs à coup de basses vrombissantes et de leads ravageurs. Mais tout ceci ne serait pas grand-chose sans l’implication de James Kent sur scène et de son envie ultra-communicative : à ce jeu-là, le gars est très fort. Et on espère qu’il en sera de même à chacune de ses futures prestations, que sa musique ait viré minimal, post-punk ou hard FM.