L’auteur-compositeur Patrick Watson lançait récemment un nouvel album intitulé Wave, trois soirs de suite, plutôt qu’un, au Mtelus. L’artiste qui fait briller Montréal à la grandeur du globe depuis plus d’une décennie maintenant, en compagnie des Half Moon Run et Arcade Fire, a encore une fois, su ensorceler son public avec une parution idyllique et riche. Fidèle à ce que nous connaissions, et nous espérions, l’orchestration sur Wave est magistrale.
Ce soir, comme chacun de ses concerts, la voix de Watson est précise. Elle réussit à charmer chaque parcelle d’espace et à bercer chaque paire d’oreilles. Les nouvelles pièces du maître d’orchestre se caractérisent toujours par un son aérien et vaste, mais cette fois-ci, nous sommes un peu plus dans les sonorités vintage que ce à quoi la bande de Patrick Watson nous avait habitués. On y reconnaît The Moody Blues, un peu de Beatles psychédélique, Mama’s and the Papa’s, Fleetwood Mac et j’en passe. Parfois, la troupe se la joue totalement en acoustique, parfois il fraie avec le lounge, et même l’électro.
Le spectacle est épuré à son maximum, les volumes sont bas, et cela malgré le nombre de musiciens sur scène. Patrick Watson nous semble fantomatique et torturé comme à son habitude mais les nouvelles pièces sont tout de même un peu moins inspirées. Bien que la soirée débute de merveilleuse façon, le rythme du spectacle tombe un peu à plat alors que l’artiste interprète peu de ses nombreux succès. Les pièces un peu plus électro rappellent les premiers efforts d’une Bjork, mais malheureusement, ils n’ont pas su atteindre les textures veloutées souhaitées. Les envolées lyriques ont volé un peu plus bas qu’à l’habitude et les surprises ont eu un peu moins d’impact. Les structures sont moins progressives et limitent un brin les moments épiques. Les quelques succès sont venus plutôt tardivement, en rappel seulement, créant un spectacle un peu irrégulier.
Patrick Watson se sentait privilégié d’être sur cette grande scène montréalaise devant ses fans. La réciprocité était palpable. Malgré certaines légères petites déceptions, il n’en reste pas moins que l’artiste est au sommet de son art et qu’il méritera le détour encore longtemps.
Photo: LePetitRusse