Je suis retourné à l’Atelier des Môles de Montbéliard, quelques jours après le concert de Pat McManus pour voir si les murs s’en étaient remis. Il faut dire que depuis toutes ces années, ces derniers ont ingurgité de bonnes doses de distorsion et transpiré le rock n’ roll sous toutes ces formes.
D’ailleurs, les murs étaient déjà là quand les Mama’s Boys faisaient fureur dans le monde du hard rock au milieu des années 80. Mais jamais les chemins de Pat et de la salle de concert associative made in Montbéliard ne s’étaient croisés.
Puis c’est par un malheureux concours de circonstance que la rencontre s’est finalement faite. La fermeture administrative d’un café-concert du coin, le Baracat’, ramena le boy irlandais entre les quatre murs de la salle.
Un espace d’expression qui laissait le champ libre à un gros concert de soutien aux gérants du café-concert en danger et qui ravirait pour sur le public rock local, toujours en demande d’un McManus toujours aussi généreux à chaque passage du côté de la Franche-Comté.
Et pour le coup, c’est un peu plus de 200 personnes qui prennent progressivement place dans l’assistance, en l’attente du professor.
Avant cela, les lumières s’éteignent pour accueillir les locaux de « Smoking Kills. » qui délivrent un Blues Rock des plus acérés. 45 minutes d’un set équilibré où le quintet a présenté les titres de son EP « Let it burn » paru il y a maintenant presque un an, ainsi que quelques titres qui paraîtront sur leur prochain album, début 2016.
Pas beaucoup de places sur scène, il faut dire que la batterie double grosse caisse et son armée de fûts et de cymbales occupe l’espace. Quoiqu’il en soit, la première partie rempli son job et chauffe la salle pour l’arrivée du maître de cérémonie.
Et c’est en effet une ovation qui émerge dans l’assistance quand Mr McManus monte sur scène. Une reconnaissance d’un public toujours fidèle depuis bien des années et qui n’est pas décidé à lui faire faux bond ce soir. Stratocaster, Flying V, guitare sèche, autant d’instruments qui accompagnent l’artiste et sa section rythmique basse batterie bien heavy tout au long de la soirée.
Plus de deux heures de riffs blues, hard rock et folk avec des accents mis sur la musique traditionnelle de son Irlande natale. Les décibels se font plaisir et le manche de la guitare est exploité bien au-delà des douze premières cases.
Un set à vitesse grand V, un sourire bien accroché au visage du Guitar Hero… McManus n’est clairement pas lassé de son œuvre et plus encore de la scène. Mais comment être lassé par un public aussi réceptif et admiratif ?
Pat est de ces guitaristes qui n’ont plus rien à prouver, mais qui sont toujours épris de leur art, de la scène et du contact humain. La grande séance photos, dédicaces et discussions post show me renforce encore un peu plus dans mon propos.
Au final, c’est un énième sans faute pour l’irlandais qui enchaîne les dates de tournées comme il enchaîne les gammes. Merci à lui, à l’association le Baracat’ ainsi qu’à l’Atelier des Môles de nous avoir fait vivre cette soirée qui restera pendant longtemps, un très bon souvenir.