paragon_16
Vous êtes à la recherche de gros riffs bien carrés, d’une rythmique en béton armé et de chœurs virils ? Vous avez frappé à la bonne porte. Que ce soit au niveau du style ou du son, Paragon joue la carte de la stabilité et de la continuité qui rassure, le but n’étant pas ici de déstabiliser ou de prendre des risques mais bel et bien de présenter un heavy metal aussi traditionnel qu’efficace. Et ça fonctionne parfaitement.
L’une des premières réflexions que l’on puisse se faire, c’est que ce disque semble référencé. Les mélodies ne sont pas sans évoquer parfois leurs compatriotes d’Accept ou les britanniques de Saxon, tandis que le chant d’Andreas Babuschkin nous rappelle de temps à autre celui de Fernando Ribeiro (Moonspell). Ce chanteur nous torpille les tympans avec un timbre clair, fait vivre les morceaux qu’il interprète et n’a quasiment rien à envier à certains. À force d’écoutes répétées, là où on devrait s’amuser à discerner chaque fois plus de subtilités des dix chansons qui composent cet album (dont deux titres bonus que je vous conseille absolument), c’est au contraire un sentiment d’unité qui prédomine. Une volonté inébranlable d’aller de l’avant, de proposer une musique diablement efficace mais aussi intelligible qu’intelligente et qui ne renferme aucun véritable temps mort.
Tout morceau en appelle un autre, chaque écoute une suivante et l’ensemble met régulièrement en échec toute tentative d’assimilation avec l’album du voisin. Noyant des influences faussement lointaines, Paragon retient l’attention et leur onzième album jouit d’une production moderne qui n’entache pas le côté old school du groupe. Ils ont été ici touchés par la grâce, et ont gentiment blindé Hell Beyond Hell de mélodies et solos en tout genre avec un effet rouleau compresseur qui correspond à une image précise et implacable du combo. Riche et dense, ce disque brille globalement par son efficacité et la puissance de sa section rythmique, ultra bien rodée et millimétrée. On se laisse entrainer sans résistance et l’écoute de cette galette procure bien du plaisir. Clairement, ces musiciens maîtrisent leur sujet en imbriquant tous les bons ingrédients et mettent en œuvre des capacités d’assimilation que nombre de leurs ainés ont perdu avec l’âge.
Le metal allemand est tout sauf en voie d’extinction et Paragon y est sans doute pour quelque chose. Superbement produit, puissant, épique, emmené par un chanteur impeccable et dominé par d’excellentes interventions à la guitare, ce nouvel opus devrait régaler les amateurs de heavy metal teuton et les amateurs de heavy metal tout court. Ils sont forts ces Allemands tout de même !

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.