En ce mercredi 20 juillet 2016, le Paléo Festival de Nyon est secoué par des ondes sonores pour le moins puissantes, et tout commence par le quintet genevois Promethee sous le chapiteau du Détour. Ça on pourra le dire, ça en valait le détour! En effet, dès les premières notes de Broken Structures, le groupe donne le ton. Le son est gros, la batterie précise, les guitares endiablées et le chant est tourmenté. Tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment. À peine le temps de quelques morceaux et l’espace sous le chapiteau est rempli. La chaleur est torride, mais c’est n’est pas une raison pour ne pas soulever la poussière. Le public est au rendez-vous et rend hommage à la déferlante musicale envoyée par Promethee. En effet, on aura eu des « circle pit » et « wall of death » comme rarement le Paléo Festival en aura vécu. Le set dure 58 minutes. Quasiment pas de temps mort, si ce n’est pour interpréter un « joyeux anniversaire » collégial à Ludovic, un des guitaristes du groupe qui fête sa naissance le jour-même. Un joli cadeau!
Promethee n’est plus une surprise pour le public romand, mais on a toujours du plaisir à voir comment ces musiciens sont capable d’évoluer et prendre du plaisir sur des scènes de plus en plus grandes. Et ce n’est que le début !
Retrouvez le live sur Arte Concert.
[Phil Suarez]
En arrivant devant la Grande Scène pour le premier gros concert, on se demanderait presque si on n’est pas au Greenfield plutôt qu’au Paléo! Les Londoniens de The Raven Age semblent avoir conquis un public, malheureusement peu nombreux, avec leur metalcore mélodique. Les premiers pogos ou autres circle pit font tout de même leur apparition, donnant le ton pour la suite.
Retrouvez le live sur Arte Concert.
[Alessia Merulla]
Après le metalcore mélodique, place au banjo-metal accordéonique ? Steve’n’Seagulls fait partie de ces groupes que l’ont découvre presque par hasard en tapant Thunderstruck sur Youtube. Dans la grande lignée des Cover Bands, les finlandais se placent en tête de liste. Voir les classiques hard rock et metal revisités en country par une bande de cinglés en salopette n’a pas de prix. Et si vous étiez lassés des guitares saturées, l’accordéon vous aura certainement convaincus. Steve’n’Seagulls a amené des sourires sur tous les visages des festivaliers en mal de pogo. A noter, parmi tant d’autres, les interprétations de The Trooper d’Iron Maiden, Ich Will de Rammstein, Thunderstruck d’AC/DC (évidemment) qui ont toutes fait leur effet sur la foule.
Vous trouverez leur live dans son intégralité sur Arte Concert !
[Coralie Binder]
« Il y a 35’000 personnes ici ce soir ! » clame en français Bruce Dickinson qui pourtant en a vu d’autres. Iron Maiden, dont la carrière est longue comme l’écharpe tricotée par ta grand-mère, nous ne rêvons pas, est bien sur la grande scène de l’Asse en ce mercredi 20 juillet 2016 et en plein forme ! Décor ethnique amovible, flammes qui s’en échappent, le paysage est posé. On aurait pu penser que les Britanniques allaient adapter leur setlist pour un public moins connaisseur que d’habitude, mais il n’en n’est rien. Après l’intro, ils déroulent d’entrée deux morceaux de leur dernier album ‘The Book of Souls’, excellents par ailleurs, mais qui laissent le public un peu froid. Le classique et énorme ‘Children of the Damned’ réchauffe à peine l’atmosphère avec sa rythmique plutôt lente. Bruce est en forme olympique comme le reste du groupe. Il se lance dans un speech en français dans le texte, ce qui réjouit l’audience. Sa voix est intacte contrairement au micro qui laisse passer trois mots sur quatre ce qui est fort regrettable et très désagréable tout au long du concert. ‘Tears of a Clown’, écrit en hommage à Robin Williams et ‘The Red and the Black’ s’enchainent sans réveiller la foule qui attend les classiques qui déboulent soudainement avec coup sur coup, ‘The Trooper’ avec Bruce agitant l’Union Jack et un ‘Powerslave’ puissant. ‘Death or Glory’ et ‘The Book of Souls’ viennent compléter la liste. On se demande quand est-ce qu’ils vont entonner leurs chansons cultes au moment où commencent les premières notes de ‘Hallowed be thy Name’, suivi du toujours magistral ‘Fear of the Dark’ repris en chœur par la foule et un ‘Iron Maiden’, avec un Eddie minuscule qui s’empare de la scène combattant les membres du groupe. La bande de presque retraités fait plaisir à voir. Janicks Gers fait tournoyer sa guitare au-dessus de sa tête, Bruce galope et les autres plus en retrait, sont aussi bien en jambe. Le rappel brille de mille feux avec ‘The Number of the Beast’, ‘Blood Brothers’ entamé après un hommage rendus aux victimes des attentats et un lumineux ‘Wasted Years’ pour conclure le tout. Venus défendre leur dernier album, Iron Maiden n’a pas fait de concessions dans leur setlist taillée pour les fans, ce qui leur a valu un accueil peut-être plus timide qu’attendu. Une belle performance cependant pour les papis, malgré les problèmes de son. Vite, partons, Louise Attaque !
[Joëlle Michaud]
On ne vous a pas encore parlé de la partie celtique du Paléo Festival. Cette année, les cornemuses envahissent le Village du Monde et les Red Hot Chilli Pipers n’y font pas exception. Programmé au même moment que Steve’n’Seagulls (pas de bol), ce cover band écossais a envoyé du rock pendant plus d’une heure. Mieux, il a réitéré l’expérience au sein de la Tour Vagabonde à peine plus tard, pendant le live d’Iron Maiden. En petit comité donc, le groupe a axé sa setlist sur un choix beaucoup plus proche du hard rock et a fait dansé les trois étages de la Tour dans une ambiance absolument magique. Cette nouvelle scène de l’Escale, muée en un lieu de concert et de danse plus intimiste qu’auparavant, remporte décidément un franc succès cette année. Passez-y, vous ne le regretterez pas !
[Coralie Binder]
Vous le saviez sûrement déjà, Eluveitie s’est séparé cette année d’une partie de ses musiciens, dont la chanteuse Anna Murphy. C’est donc avec de nombreux remplaçants que le groupe entre sur scène. La qualité du son ne permettant pas de commenter objectivement la performance musicale, on se contentera de s’attrister du peu de punch vocal de la chanteuse remplaçante, notamment sur A Rose For Epona et Omnos. Le concert se poursuit un peu mollement, voire très calmement avec des « balades » telles que Isara. Un moment peu apprécié par les fans en mal d’action et réclamant Inis Mona à grand cri. Le chanteur annonce alors une dernière chanson calme avant la partie énergique. Il respecte sa promesse et engendre un énorme circle-pit bien comme il faut. C’est pas parce qu’on est à Paléo qu’on ne va pas bouger, bon sang ! La fin du concert ressemble donc plus à ce que le public attendait. Le groupe achève sa représentation par Inis Mona et laisse ses fans sur une bonne impression. Bien joué, on en aurait presque oublié le début. Du moins, pour ceux qui sont restés.
Leur concert est également sur Arte Concert, où vous entendrez avec surprise la flûte que vous n’aviez que vue en live.
[Coralie Binder]