Révélé au grand public en 1983, avant d’exploser à partir de 1985, le Thrash était surtout l’affaire d’un quatuor sacralisé. Parvenu au sommet à grands coups de guitares hurlantes, Metallica , Megadeth ,Slayer et Anthrax enchaînaient les brulots ardents. C’est l’époque de « Kill Em All », « Master of Puppets », « Reign in Blood » , et autres « Peace Sells ».

Démarré à la fin des eighties, le virage artistique du thrash ne fera que renforcer la popularité de ce quatuor infernal. Représenté par le controversé « Black Album », il voyait les trashers partir dans des chevauchées plus travaillées (Youthanasia), ou dans des ambiances plus sombres ( Season in The Abyss).

A coté de ce festival, les autres combattants du trash peinaient à attirer la lumière. Pendant des années, ceux-ci se sont contentés des miettes laissées par un Big Four boulimique. Puis les années ont passé, la mode du trash s’est essoufflée, et ses grands noms ont perdus de leurs superbes.

Touché par la maladie de Jeff Hanneman , Slayer peine à être à la hauteur de sa légende. Aujourd’hui, après avoir survécu cinq ans sans son guitar heroe , Slayer annonce sa tournée d’adieu. Dans le même temps, Metallica a lassé les observateurs les plus patients, qui regardent désormais chaque nouvel album du groupe avec une certaine méfiance. Anthrax vit la même déchéance, et seul Megadeth semble s’en sortir honorablement, mais sans panache.

Terré dans l’ombre depuis trop longtemps, les seconds couteaux, eux, ont gardé toute leur rage. C’est ainsi que, depuis quelques années, Kreator et Testament produisent des albums brûlants, inspirés et puissants.

Mais le plus remarquable de ces revanchards du thrash est sans doutes Overkill. Formé dans le New Jersey, le groupe fut sans cesse décrit comme un Metallica du pauvre, et continua à forger son trash incendiaire dans un anonymat relatif.

Car, malgré le fait qu’il ne puisse atteindre le devant de la scène, Overkill a su entrainer dans son sillage une troupe de fans fidèles, qui lui permit d’effectuer une longue et prolifique carrière. Sortie ces dernières années, « Iron Bound » et « The Grinding Well » font partis des plus remarquables témoins du chamboulement que vie désormais la scène trash.

Marqué par la disgrâce de ses grand héros, le mouvement s’est trouvé des nouveaux chefs de files, et Overkill est bien placé pour prendre le trône de cette nouvelle époque. L’annonce de l’enregistrement d’un live ne peut donc que réjouir les observateurs attentifs.

En prime, le groupe annonce que ce disque reprendra l’intégralité de l’énorme  « Horrorscope » sorti en 1991. Profitant d’un état de grâce acquis après des années de lutte, le groupe allait inciter les trashers à réévaluer son œuvre. « Live in Overhausen » restitue donc la puissance de ces concerts destinés à marquer les esprits.

Transporté au pandémonium, l’auditeur est assailli par des guitares tranchantes, qui franchissent le mur du son lors de chevauchées infernales. Véritables maître de cette cérémonie Dantesque, Bobby Ellsworth hurle sa hargne d’une voie démoniaque.

Envoutée par cette célébration cathartique, la foule en transe profite de passages plus mélodieux pour lancer une clameur fédératrice. A ce moment, elle offre définitivement au groupe son statut de poids lourd du thrash metal. Parfois mise à contribution par un chanteur joueur, ce publique contribue largement à l’énergie incroyable qui ce dégage de cette prestation.

Ajoutez à cela une set list impressionnante, basée sur deux brûlots sous-estimés (« Feel the Fire » et « Horrorscope »), et vous obtenez un live irréprochable, dont on parlera encore longtemps après sa sortie.

https://www.facebook.com/OverkillWreckingCrew/

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