Un sandwich à l’ours, ça ressemblerait à quoi ? Prenez des guitares, tartinez de basse bien grasse et mixez vigoureusement à la batterie. Donnez ça à un ours mal léché et vous obtiendrez la fameuse galette.
Vous êtes un groupe plutôt discret… Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus sur votre projet et ses membres ?
[Blaise, guitare :] Le groupe s’est formé à l’initiative de Raul (de Kruger) en 2015, en rassemblant des musiciens issus d’anciennes formations comme Kruger (Margo et moi), June DeVille (Thomas) et No Sun In San Francisco (Etienne). L’idée était de faire de la musique instrumentale : sans chant, mais avec trois guitares, une basse et une batterie.
Vos deux premiers albums suivent le même concept : un nom à l’italienne, des titres basés sur la nourriture. Ce concept fait partie de l’ADN d’Orso ou c’est un délire venu en cours de route ? Le 3ème sera-t-il dans la même veine ?
Haha ! On verra cela en temps utile, mais pour l’heure il s’agit d’en composer les morceaux ! Toutefois, la musique instrumentale ne portant pas de message explicite (du fait de l’absence de texte), il était nécessaire de trouver un thème pour les designs des pochettes, et le nom des morceaux. On aime bien manger (comme les ours, surtout après hibernation), on s’est donc dit que c’était un thème cohérent et universel. Ça donne plein de possibilités pour faire des pochettes super et iconiques qui ne laissent pas indifférent-e, tout comme des noms de morceaux. Mais rien de plus à dire à ce sujet.
Pourquoi pas le fromage, d’ailleurs, pour des Suisses ?!
C’est vrai, pourquoi pas… Ou des röstis ? Ou de la salade ? Ou des desserts ? Ou des chips ?
D’accord, mais voyez-vous un vrai lien entre la nourriture et la musique ? Est-ce qu’un Sloppy Joe vous inspire un autre son qu’un Monte Cristo ?
Pas du tout, la musique c’est ce qu’on a à dire. Le reste c’est du concept. Les noms des morceaux ont été, il faut l’avouer, attribués de manière quasi-arbitraire. Toutefois, on peut tirer des parallèles entre les sandwiches (des couches successives d’ingrédients, liés entre elles par des sauces diverses et variées) et notre musique, riche et relativement complexe.
Le style instrumental était-il un choix, ou bien simplement dû à un ensemble de conditions qui ont fait que vous n’avez pas trouvé de chanteu-r-se ?
Un peu des deux… Les morceaux sont écrits et composés sans voix. Probablement qu’ils seraient composés différemment s’il fallait en intégrer. De plus, avec trois guitares, l’une d’entre elles prend le rôle de lead que joue un chanteur. Il y a donc déjà suffisamment d’informations pour intégrer un chanteur par dessus. Enfin, nous venons d’une scène metal-hardcore, où le chant est essentiellement hurlé. Avec Orso, même si les ambiances sont parfois très sombres et que la musique est lourde (trois guitares ça peut être très épais !), le fait de ne pas avoir quelqu’un qui hurle permet de l’ouvrir à un plus large public. D’une certaine manière, on parvient à intéresser les metalleux (un peu), tout comme d’autres personnes venant d’autres milieux musicaux. Ce qui ne rend d’ailleurs pas simple de nous coller une étiquette sur le dos (post-machin, ou post-truc ?).
Est-ce que vous envisagez d’inclure du chant, par exemple avec des guests, sur certaines de vos prochaines compos ?
Pourquoi pas, mais dans une démarche qui l’intégrerait depuis le début du processus de composition. Et que ça soit Barry White ou Julio Iglesias !
Quels sont vos plans dans l’avenir proche ?
Manger, c’est bientôt midi ! Mais plus sérieusement, une tournée dans les pays limitrophes cet automne.
Un dernier mot pour les lecteurs du Daily Rock, sur votre sandwich préféré ?
Haha, alors personnellement, je dirais le Sloppy Joe, sorte de burger à la bolognaise. Je crois que c’est également un de mes morceaux favoris de ce dernier album. Sans oublier qu’il faut manger cinq fruits et légumes par jour et qu’on peut les mettre dans un sandwich !
Notre chronique de Paninoteca.
FICHE CD:
Paninoteca
Czar of Crickets Productions
3.5/5
Auteur : Alain Foulon