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Comment présenter un groupe que l’on ne présente plus ? Formé il y a quelques années, Opeth a démarré avec un death metal violent et agressif, avant d’apporter un peu de grâce à la formule inventée par Death. Le résultat, arrivé à maturité grâce à la production étincelante de Steven Wilson sur « Blackwater Park », ouvrait un horizon musical fantastique.

Opeth était devenu la version sonore de Braveheart , ses accalmies avaient la grandeur et la beauté d’une armé attendant l’ordre du combat, le regard assombri par une idée plus grande que ça mortel carcasse. Et puis vient le tocsin, les têtes coupées, les ventres déchirés déversant leurs offrandes sanglantes. L’image est cauchemardesque, et pourtant on trouve encore de la beauté dans ces regards belliqueux, du courage chez ces combattants farouches.

Ces deux parties d’une même scène ne se succède pas, elles se complètent , la première se perpétuant pour nuancer l’horreur de la seconde. Le grand Opeth provoquait le même sentiment ambivalent, les envoûtants passages atmosphériques augmentant l’impact et la grandeur épique des assauts death metal.

Et puis le groupe à voulu paraître beaucoup plus mature, gommant ses emportements agressifs au profit d’un rock progressif mal maîtrisé et , il faut l’avouer, fade. Qui écoute encore « Pale Communion » aujourd’hui ? Qui peut s’émouvoir face à ce pompiérisme stérile, où le groupe semble se transformer en enfant raté d’Emerson Lake et Palmer ?

Et puis il y a eu le petit dernier, « Sorceress », et son orientation plus hard rock. Le groupe avait révisé ses albums de Black Sabbath et Led Zeppelin, et en tirait un disque tout aussi poussif et artificiel.

Malheureusement servi en intro de ce « The Devil Orchad Live » , le titre « Sorceress » ne s’améliore pas sur scène. Au contraire, souhaitant satisfaire un public avide de surenchère, le groupe insiste sur un riff lourdingue , digne d’un mauvais Tribute Band du Sabb, agrémenté de notes de claviers dont on ne comprend pas l’utilité.

Heureusement, la suite est bien plus glorieuse, Opeth ayant mis l’accent sur sa personnalité plus naturelle. On peut ainsi retrouver une poignée de ces grandes compositions, ou les growl glorieux saisissaient encore l’auditeur insouciant. Devant un public conquis , ces titres ont des allures de monuments sonores.

Et, même sur les titres bénéficiant uniquement de chant claire, la splendeur agressive des guitares nous rappellent cette agressivité mystique, qui nous a tant manqué. Le résultat est encore loin d’être parfait, le clavier ayant encore trop l’habitude de tenter de singer Keith Emerson. Mais, si tous les prochains albums d’Opeth pouvaient atteindre ce niveau, on ne trouverait pas grand monde pour cracher dans la soupe.

http://www.opeth.com/

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