C’est à l’arrière de leur camion que nous rencontrons les mecs de The Omega. Lucides et rêveurs, cette belle brochette de potes nous reçoit dans un esprit de franche camaraderie.
Merci de nous accorder un peu de temps avant votre set. Alors d’abord : vous êtes qui?
(rire général)
Popo : On est The Omega on fait du Modern Heavy
Jtrom : Du Heavy avec des couilles et avec des grosses couilles !!!
The Omega arrive sur la scène en 2006 racontez-nous un peu l’histoire du groupe.
Popo : 2006… c’était pas facile. On s’appelait Frenezie à la base, on faisait un genre de Hard Rock à la Trust, puis avec l’accumulation de différents problèmes… je me suis retrouvé tout seul…
Jtrom : Ouais il est un peu sanguin comme gars
Popo : … Donc j’ai rencontré Citron (guitare solo)
Citron : J’broyais du noir et j’ai rencontré un p’tit blanc au milieu là… (rire général, à replacer dans le contexte de la soirée)
Popo : Comme tout groupe qui démarre, on n’ a pas arrêté de splitter, de changer de musiciens
Thomas Tibéri : D’ailleurs c’est toujours le cas (rire)
Popo : Plus tard on a trouvé une line-up plus définitive jusqu’en 2010, où on s’est séparé du guitariste chanteur et du batteur. Là on est reparti sur de nouvelles bases. Depuis l’arrivée de Jtrom (chant) et de Serge (batterie) il y a bientôt 2 ans, on a dévié vers un style qui nous correspondait mieux. Au final les gens nous le disent : « Aujourd’hui c’est du Iron Maiden, mais avec des grosses couilles !! »
Vous dites que vous faites du Modern Heavy, comment vous expliqueriez cela à un novice?
Jtrom : À l’époque il y avait tous ces groupes comme Scorpion, Maiden, Metallica qui faisaient des gros morceaux avec des gros solos très mélodiques et qui passaient très bien, personnellement j’aime pas !! Et les chanteurs avaient des voix plutôt typées féminines pour certains et du coup musicalement c’est assez proche. Mais quand moi je suis arrivé dans le groupe et vu que je ne sais pas faire du chant clair – c’est pas vraiment mon but – on s’est retrouvé avec ce chant plus brut. Mais maintenant, avec le temps, je suis plus ouvert et j’ai envie d’évoluer dans mon style de voix, j’y pense.
Popo : Du Heavy Old school avec du chant moderne… si je puis me permettre.
Vous avez parlez des influences du groupe juste avant, quels sont les thèmes abordés par le groupe?
Popo : La sodomie (rire général) non ça varie on parle de Jack l’Eventreur, du Jolly Roger le drapeau pirate. C’est vraiment très varié au niveau des inspirations.
Thomas : Jolly Jumper, mais c’est un cheval ( rire général)
Jtrom : C’est toujours basé sur la joie et la bonne humeur comme tu peux le constater.
Chaque membre du groupe apporte sa petite touche personnelle dans la composition…
Jtrom : Non pas moi ?
...En quoi le fait de recruter dans le deathcore a-t-il enrichi la musique de The Omega ?
Popo : Ben c’est justement l’ajout qui peut faire la différence. Généralement soit on est un groupe de Heavy, soit on est un groupe de Deathcore. On a fait différents essais avec des chanteurs purement Heavy, certains étaient d’ailleurs très bons, je pense notamment au chanteur de Ed Hunters, un groupe de « Cover » de Maiden… On restait encore trop encré dans le Heavy.
Citron : En fait, tout est parti sur un malentendu lors de nos difficiles recherches de chanteur… On a fait pas mal de featuring avec des potes qui nous dépannaient, pis un soir après un show, a moitié bourrés, on s’est dit « Mais putain, avec une voix death sur du heavy, ça le fait ! Y’a quelque chose là ! ». Voilà ce qu’on explore aujourd’hui.
Jtrom : Avec ce qu’il y a comme groupe actuellement tu es obligé d’avoir une petite touche à toi qui te fait sortir du lot.
Marseille ville du soleil, du rap et consorts, ça doit pas être facile de percer dans une ville où le metal n’est pas très présent, vous auriez peut-être du faire du R’n’B?
(Rire général)
Jtrom : On ferme les portes et on te fait ta fête maintenant ?… C’est vrai qu’on est pas dans une ville réputée pour être metal…
Thomas : Mais arrêtez les gars, les têtes d’affiche sont marseillaises : Dagoba, ETHS. Et même s’ils sont pas de Marseille, Gojira n’est pas un groupe qui a fait ses classes à Paris.
Popo : Marseille est pas reconnue pour être une ville metal mais par exemple ce soir, dans le coin, y a 5 ou 6 concerts qui se déroulent. Par ailleurs, le metal et les marseillais étant mal vus, c’est difficile de bouger à droite à gauche, c’est un fait. Nous, on fait ce qu’il faut pour que l’on sorte. Et la scène marseillaise fait ce qu’il faut pour faire vivre la chose.
Est-ce que vous pensez que tout est mis en œuvre pour aider les groupes à remplir les salles de concert ?
Jtrom : Non !! Par exemple, ce soir, la salle dans laquelle on joue n’a même pas l’affiche qu’on a créée. Certes, t’as tout le programme du mois, mais l’affiche est même pas à l’entrée.
Popo : Ouais, c’est nous qui les mettons, on fait des séances de collage. Après, tu peux faire la com que tu veux, si les gens viennent pas, on peut pas aller les chercher chez eux.
Jtrom : Ou alors on va jouer dans les repas de famille (rire général)
Pour vous quel est le groupe français, hormis Gojira, Dagoba et The Omega, le plus prometteur dans les années à venir?
Thomas : Mars Chronicles, ça « buzze », leur clip a je ne sais combien de vues en très peu de temps. Ils vont tourner avec Orphaned Land, ils ont un EP sympathique ; après on aime ou on n’aime pas ; moi je suis pas fan. On pourrait aussi croire Hacride, j’ai entendu leur dernier album : c’est juste fabuleux. Mais Mars Chronicles, ils ont tout mis en oeuvre pour assurer et ils sont sur la bonne pente !
Vous venez de faire un clip ; quels sont vos futurs projets?
Citron : On va attraper notre guitariste officiel puisque Thomas Tibéri ne fait que nous dépanner, encore une fois merci à lui et reprendre tout le travail musical à zéro en vue de l’enregistrement d’un premier album qui envoie du bois. On pense aussi à adopter un nouveau nom de groupe… En quelque sorte faire table rase des histoires du passé et adopter quelque chose qui correspondrait mieux au nouveau style, et à la nouvelle formation.
J’avais pourtant entendu parler d’une tournée ?
Popo : On es actuellement sur une série de concert grâce à Thomas mais après… Difficile de bouger sans une formation complète, et surtout, sans support audio à distribuer : du coup, c’est un gros projet en suspens pour l’instant.
Un dernier mot ?
(tous) : …?? FORMIDABLEEEEEEE