Les Jurassiens confirment les espoirs excités par leur EP avec un premier album imparable.
Interview de leur guitariste, Christophe.
Comment s’est construit ce premier album ‘Mode’ ?
Alors on a tourné notre premier EP pendant une année. Durant cette période, je m’enfermais tous les vendredis dans mon local pour pondre des riffs. On répétait entre les gigs avec ce nouveau matériel, et c’est comme ça qu’on avançait.
Comme ça, c’est toi l’ ‘âme’ du groupe ?
Ah, l’âme du groupe non. Je dirais plutôt que je suis le ‘Führer’ (rires) C’est en fait moi qui ai rallié les gens pour monter le groupe, ensuite vu que je suis le seul guitariste, c’est aussi moi qui amène les riffs, mais après on les travaille avec le batteur et le bassiste qui ajoutent chacun leur petite touche. J’ai de la chance d’avoir des types qui ont une large ouverture d’esprit et qui écoutent beaucoup de musique, et on est vraiment trois à composer ce truc.
Une question m’a toujours titillé : est-ce que votre nom vient de la ville de Olten ? Parce que c’est pas très intéressant comme bled…
Ça vient directement de la ville d’Olten ! La proposition venait de notre bassiste suisse-allemand. On ne la connaissait pas très bien, et on s’imaginait une ville ouvrière un peu sombre. Il faut aussi dire qu’il y a là une grosse part de stupidité, on s’était dit qu’aucun groupe ne porterait ce nom. On y a encore jamais joué, mais ça va peut-être se faire !
Groupe instrumental, il m’a semblé cependant entendre un peu de voix sur votre album !
On a effectivement un invité sur le titre ‘Gloom’, qui dure près de 10 minutes. On s’est demandés si on allait pas trouver un guest pour chanter dessus. On a d’abord songé à des membres de groupes suisses, avant de se raviser et de se dire : ‘Autant se faire plaisir, allons le plus loin possible.’ Il s’est trouvé qu’on était tous très fans du groupe Breach. On a eu le contact du chanteur Tomas Liljedahl grâce à Jona, de Hummus Records, qui avait joué avec Terra Tenebrosa et The Old Wind, dans lequel Thomas hurle. J’y suis allé au culot : je lui ai écrit un mail en lui disant que j’adorais ce qu’il faisait. J’ai pas eu l’impression de bosser avec une star internationale du hard, mais plus un mec passionné par la musique, les échanges étaient vraiment bon enfant. On espérait aller enregistrer en Suède, hélas il venait de déménager à Los Angeles, donc toute la collaboration s’est bouclée sans qu’on se rencontre personnellement. Mais dans l’hypothèse où The Old Wind reviendrait en Europe, on s’arrangerait pour faire la première partie et jouer cette chanson, au moins une fois, sur scène avec lui.
Votre pochette est énigmatique, vous avez été prendre la photo en Afrique ?
Encore une fois, on est très stupides. Et c’est notre graphiste, Laurent Güdel, qui est tout aussi con que nous, et qui m’a appelé un jour, en me disant : ‘Mcka, j’ai une idée. J’ai la mère d’une copine qui est rwandaise. Elle est partie vivre à Berlin et elle porte volontiers le boubou. Elle s’est maquée avec un Allemand, qui possède une sorte de maison d’hôtes hippie où ils ont tout fait eux-mêmes. Et cet Allemand, il possède un bouc. Voilà, dans ma tête, je me suis dit : pourquoi on irait pas à Berlin, pour prendre en photo Theresa (c’est le nom de la mère), dans la cambrousse avec Hugo le bouc… et ça ferait votre pochette d’album ?’ Nous : ‘Euh, oui, enfin… In bêtise we trust !’ Ceci dit, elle était pleinement consciente que c’était pour trois imbéciles qui faisaient du hard.
Et pourtant, je trouve le résultat pas si idiot !
Non c’est vrai, il y a un truc qui se dégage. C’est une femme magnifique, et quand tu la vois, tu te dis qu’avec cette nana, il faut pas déconner. Après c’est assez inhabituel pour une pochette de hard, surtout que le reste de la pochette est aussi orange, et que ça renvoie à la couleur du boubou. Le rendu est pas trop mal, le canton du Jura nous a un peu aidés, on a enfin pu avoir des thunes pour faire du bon travail.
FICHE CD
Mode
Hummus Records / Division Records
www.oltenband.com
