© Ogmasun
© Ogmasun

1 EP. 4 morceaux. 34 minutes. Oui les gars ! Oui, je m’abonne direct ! Quand la majorité des morceaux d’une production avoisinent les 10 minutes, mon cœur est déjà à moitié conquis. Ogmasun, c’est un quintet de Fribourg qui tient quelque chose d’énorme, et d’assez indescriptible, quelque chose de post, de prog, de metal, d’expérimental … bref, tout ça et bien plus encore. Comme il n’y a que quatre chansons, je vais m’essayer à l’exercice de la chronique track-by-track, ce sera sans doute plus simple.

‘Mammoth’ débute par une intro floydienne, partagée entre clavier mélancolique et guitares éraillées, progressant peu à peu, pour exploser sans avertissement sur le même riff, version grosses distos. On part ensuite sur des riffs à là Russian Circles en rut, agrémentés de quelques ruptures rythmiques qui leur permettent de se développer de manière très étonnante, sur fond de tartines de fuzz et autres drives.

‘Square’ contrairement à ce que son nom semble indiquer n’est pas carrée. Les variations de structures sont assez inattendues et sont amenées de manière très honnête, sans essayer d’envoyer de la poudre aux yeux. Les changements d’ambiances impromptus sont estomaquants, entre texture à la This Will Destroy You qui aurait oublier de prendre sa douche, passages plus feutrés (je pense notamment au solo de piano qui n’est pas sans rappeler le doigté d’Adam Holzman dans ses collaborations avec Steven Wilson) et progression d’accords post-hardcore … On est presque étonné d’avoir un passage en 4/4 qui clôture le morceau. ‘Square’ illustre parfaitement la qualité globale et le rôle du clavier. Il est rare d’entendre une identité autant marquée pour cet instrument qui me rappelle ici les sonorités les plus sombres de Richard Barbieri, avec un facteur de glauquitude et de destruction beaucoup plus élevé que dans Porcupine Tree.

L’intermède ‘Cutty Sark, Pt. 1’, du haut de ces quelques 4 minutes 30, est d’ailleurs composée quasiment exclusivement d’arpégiateurs et de nappes de claviers, formant une sorte de ‘On the Run’ sous bad trip. Pour la petite anecdote, le titre de cette track renvoie à l’ancien nom du groupe.

La transition sur ‘Cutty Stark, Pt. 2’ est très naturelle. Les ruptures rythmiques que je mentionnais plus tôt, ont une grande place ici, puisque la syncope est quasi omniprésente, et en même temps, les riffs sont tellement lourds ! Un passage expérimental au milieu du morceau fait écho aux parties les plus free de ‘A Saucerful of Secrets’ pour déboucher sur une mélodie décharnée de piano qui implose en un build up post rock de 3 minutes, de plus en plus texturé, de plus en plus abstrait …

Celles et ceux intrigués par ces métaphores musicales et mon name dropping harassant, le groupe propose son ‘Out of the Cold’ gratuitement sur leur page Bancamp, mais n’oubliez pas qu’acheter local, c’est bien, c’est responsable. Et dans ce cas, acheter vinyle, c’est encore vachement mieux !

Fiche CD
Out of the ColdCold Smoke Records

http://ogmasun.bandcamp.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.