Après plus de 40 ans de carrière, nombreux sont les groupes à capitaliser sur leurs moments de gloire, à prolonger le passé sans se soucier du présent et encore moins du futur. Cela fait des disques merdiques le plus souvent, juste de quoi avoir un prétexte pour partir en tournée. Pas chez Justin Sullivan et ses acolytes de New Model Army. Eternels vagabonds de la route, ils ont pris le temps d’enregistrer un seizième album dans leur studio, sous la houlette cette fois-ci de Tchad Blake, un cador américain de la prod et du mixage (Suzanne Vega, Black Keys, Tom Waits ou encore Peter Gabriel sont en bonnes places sur son cv). “Unbroken”, ce sont 11 nouveaux titres qui claquent avec la même intensité que leurs premiers disques mais avec un son grandiose. Le premier single “First Summer After” donne le ton et nous replace à l’été 2021, le premier après la pandémie et en même temps le dernier été avant cette troisième guerre mondiale que Poutine a tout fait pour démarrer. Il faut dire que l’enregistrement s’est un peu étalé dans le temps puisque la tournée des 40 ans, après avoir été reportée deux fois, a finalement bien occupé toute l’année 2022 (dont une date mémorable à Lausanne en novembre). Sans Marhsall Gill, cela fait une guitare de moins dans le mix et cela sonne un peu moins dur que les derniers albums, et du coup, c’est la basse que l’on entend le plus sur cet album, comme sur le magnifique “Language” ou “Deserters” Coups de gueule, cris de révolte et poésie introspective, soit la formule New Model Army que l’on apprécie, mais aussi des morceaux un peu différents tel “Idumea” et ses choeurs, qui apportent un peu de fraîcheur.
Très clairement, leur meilleur album depuis “Between Dog And Wolf” et qui sera défendu sur scène au mois de mars avec deux dates dans notre pays. [AP]
www.newmodelarmy.org
Note: 4.5/5