4 ans après leur dernier passage au Fri-Son de Fribourg, Justin Sullivan et son groupe sont de retour pour présenter From Here, le dernier album de New Model Army sorti deux mois plus tôt. Comme le groupe tourne seul en Europe, les premières parties sur cette tournée sont toutes locales. Ce soir, c’est le duo lausannois John Dear qui a l’honneur d’ouvrir les festivités avec un set bien rock. Si l’affluence à l’ouverture des portes faisait craindre une salle vide, celle-ci s’est bien remplie et à la fin du set de John Dear, la foule commence à être bien compacte pour les applaudir. Et une fois n’est pas coutume, la première partie a pu faire un rappel bienvenu. Jeu de batterie bien carré, guitare saturée et bonne communication, voilà la recette lausannoise pour faire le show.
Quand New Model Army débarque sur scène, difficile de ne pas remarquer qu’il manque Marshall Gill, le guitariste principal. Justin Sullivan l’annoncera après deux ou trois morceaux, celui-ci a dû retourner chez lui pour des raisons familiales. C’est donc Dean White, d’habitude aux claviers et seconde guitare, qui le remplace. Le volume de la guitare est un peu fort, donc on l’entend particulièrement bien. Rien à dire, il assure bien et ceux qui ne connaissaient pas les musiciens du groupe n’y ont probablement vu que du feu. Pour ma part, j’ai été impressionné par cette facilité d’adaptation.
Le concert débute avec ‘Whirlwind’, puis deux nouveau morceaux du dernier album ‘Never Arriving’ et ‘The Weather’. Evidemment, Justin Sullivan, fidèle à lui-même ne peut pas s’empêcher de parler du »fucking Brexit » dès le début du show et communiquera toujours autant avec son public pendant toute la soirée.
Un grand moment du concert pour moi c’était d’entendre ‘The Charge’, un vieux titre qui ne devrait jamais quitter la setlist du groupe. Ce soir, ce dernier disque est bien mis en évidence avec encore un enchainement ‘From Here’ – ‘Where I Am’. Logique, mais en même temps, c’est fou de voir qu’aucun morceau des deux albums précédents, pourtant excellents, ‘Between Dog And Wolf’ et ‘Winter’, n’aient été joués. A un moment, Justin Sullivan annonce un morceau à propos de l’océan, qu’il aime bien jouer en Suisse et après quelques huées conclura en disant parce que nous sommes tellement jaloux de vos magnifiques montagnes.
En fin de set, il reste seul sur scène avec sa guitare acoustique pour un morceau, ‘Over The Wire’. A partir de là, la tension monte d’un cran avec notamment un grandiose ‘Here Comes The War’ puis ‘Fate’ chanson elle aussi tirée de ‘The Love Of Hopeless Causes’, avant que la première ne se termine comme elle a commencé, c’est-à-dire avec un nouvel extrait de ‘Thunder And Consolation’, en l’occurrence ‘Get Me Out’ toujours aussi efficace.
Mais le meilleur reste le rappel. Justin Sullivan revient sur scène et annonce que le groupe existe depuis 39 ans et que l’an prochain, ils joueront sûrement les titres que l’on veut entendre. « Mais l’an prochain » juge-t-il bon de répéter. Ce soir, ce sont donc bien eux qui décident et c’est très bien comme cela avec d’abord avec un de mes morceaux préférés, ‘Autumn’ et son refrain parfait (« And everything is beautiful Because everything is dying« ), avant que cela ne se termine sur ‘Bad Old World’.
Après cela, la sono remet la musique, signe clair en Suisse que le concert est fini et du coup, toute la salle fait demi-tour pour se diriger vers la sortie. Quelle surprise (et bonheur) de voir que le groupe revient pour un ultime morceau, ‘I Love The World’, qui clôture une belle soirée.
Bravo à New Model Army, qui respecte son public. Alors que ce soir c’était une des rares dates qui n’était pas sold out et compte tenu des difficultés liées au remplacement exprès du guitariste, c’était vraiment sympa de faire un set pareil.