Le quatuor de Neo Noire a à sa tête les membres de Zatokrev ou Underdog. Musicalement, c’est un mélange nineties, prog et post-metal qui met tout le monde d’accord. On ne plaisante pas avec cette équipe, dévouée à sa cause et prête à tout pour rendre le paysage musical helvétique meilleur.
Vous avez tous eu une carrière dans la musique avant de commencer Neo Noire. Comment avez-vous eu cette initiative ?
Thomas Baumgartner : Fredy et moi sommes amis depuis un bon moment, il jouait dans mon groupe, Underdog, avant de commencer Zatokrev. Nous sommes toujours restés en contact, et maintenant nous sommes mêmes colocataires ! En 2015, nous avons commencé à déconner et jammer et composer des chansons ensemble car nous avons les mêmes influences musicales. Malgré notre background musical, nous aimons les mêmes groupes des années 90, ainsi que des groupes encore plus vieux dont vous ne vous attendriez pas… Ce projet un peu fun s’est transformé en quelques chose de plus important, et cela a donné Neo Noire. Avec David (batterie) et Franky (basse), nous avons trouvé d’excellents musiciens qui partagent notre vision de la musique à merveille.
Ce projet a néanmoins mis du temps à prendre forme.
Nous ne sommes pas du genre à être facilement satisfaits, encore moins musicalement. Nous avons enregistré et produit notre album nous-mêmes et avons donc mis plus de temps à tout mettre en forme. Nous avons mis l’accent sur tous ces petits détails que l’on n’entend même pas, mais qui font toute la différence. Dans un soucis de perfection d’abord, mais surtout pour notre auto-satisfaction ! Parfois ces détails nous submergeaient, mais tous ces efforts ont payé : nous avons l’ambiance et le son que nous désirons. Je ne sais pas si nous avions un objectif en rentrant en studio, si ce n’est de faire quelque chose dont nous sommes fiers !
Certains titres sont vraiment new-wave, tandis que d’autres sont plus prog et metal. Quelle est votre recette secrète ?
Vu que je suis le ‘grand-père’ du groupe, je suis le seul qui a grandit avec la new-wave des années 80. Mais j’adore toujours les classiques de Depeche Mode, même s’ils n’influencent pas ma musique. Je dirais que notre point commun avec tout le groupe, c’est Killing Joke. Mais tout vient de nos inspirations personnelles, et c’est ça qui rend Neo Noire intéressant. Nous avons toujours repoussé nos limites et rester nous-mêmes, peu importe les circonstances. Si on pourrait parler de recette, je dirais qu’il faut ouvrir ses oreilles aux sonorités des autres musiciens, et à ce qu’ils veulent exprimer. Comme dans toute fratrie, cela crée des conflits, ce qui pimente le tout !
La Suisse semble très prolifique dans le domaine du metal. Vous pensez que l’on peut devenir la prochaine Suède ?
Par où commencer… D’après moi, on l’est déjà ! Il y a une liste interminable d’excellents groupes et de talents émergents, ici et maintenant, dans un pays aussi petit. Mais ce qui manque, et ce que la Suède a, c’est du soutien de la part des médias, des salles de concerts, des promoteurs… Et du public aussi. Être un musicien est toujours vu comme quelque chose de bizarre dans notre pays, on le considère toujours comme un passe-temps sympa. Mais quand tu regardes, les labels comme celui de Fredy (Czar Of Crickets) sont des entités à part entière, avec des gens passionnés et dévoués. En Suède, être un musicien t’obtient également de l’aide financière de la part de l’Etat, car ils comprennent l’importance culturelle de ce genre de jobs. Pour moi, il est important d’être fier de la scène que nous avons. Mais il faut que certaines personnes se mettent à dépenser de l’argent pour que les gens soient au courant…
FICHE CD :
Nom de l’album : ‘Element’
Label : Czar Of Revelation
Note : 4/5