(REPRISE RECORDS/WARNER MUSIC)
Pour apprécier cette galette, il faut remonter au début des années nonante et à la sortie d’une œuvre qui va jouer pour beaucoup le rôle de pierre angulaire du grunge. Mais pourquoi diable parler ici de « Ragged Glory » me direz-vous ? Parce que cet album agressif, brouillon, cradingue et mal élevé, est repris ici en version live. Passons le fait que ce concert a été donné dans le cadre cosy d’une fête privée glorifiant le demi-siècle d’un milliardaire vendeur de parkas, un mystère vu les préceptes du chanteur et sa lutte contre les multinationales, et demandons-nous si une telle relecture a un sens. Pour ce qui est d’avoir renommé tous les titres en s’inspirant du texte des chansons, pas franchement. Par contre comme on peut l’apprécier d’un vin qui a vieilli, l’interprétation est capiteuse. Pas de réinterprétation, pas de lifting, mais bien ce que l’âge des comparses peut amener d’assurance, de profondeur, rendant l’interprétation plus crade et cabossée. Surtout sans ne jamais être ventripotent. Et on ne peut que répondre au chanteur quand il se demande encore aujourd’hui « Why do I keep fuckin’ up », parce qu’on adore quand tu fous tout en l’air comme ça Neil. [YP]
Note: 4/5
