Pour certains, la musique progressive est chiante et trop technique. Pour d’autres, les morceaux à rallonge sont souvent synonyme d’ennui profond. Mais pour certains autres, la musique progressive est palpitante, prenante même ! J’avoue sans gêne faire partie de cette troisième race. Alors joignez-vous à moi pour ce voyage musical, direction une ‘Neal’ pour amateur de rock prog ‘…
Les lumières de la salle s’éteignent, pendant que celles de la scène s’allument. Neal Morse prend possession des planches avec son compagnon claviériste Bill Hubauer. C’est en toute simplicité (hormis l’horrible capuche blanche de Neal) que les deux musiciens distillent leurs premières notes. Et à partir de là, on est parti pour une heure de musique non-stop. Le quintet est là pour nous promouvoir son dernier album concept ‘ The Great Adventure’. Et ce sera chose faite, vu qu’il sera interprété dans son intégralité. C’est bien le titre ‘Welcome To the World’ qui nous fait entrer dans le vif du sujet. Les premières harmonies vocales claquent et son refrain parvient à élire domicile dans ma tête très rapidement. Superbe morceau ! C’est ensuite au tour du fameux guitariste et chanteur Eric Gillette de se mettre en avant. Sans mauvais jeu de mots (ou si, allez, peut-être…) Gillette se fait tranchant dans ses interventions qui font mouche à chaque fois. Je ne pensais pas écrire cela un jour, mais Mike Portnoy, (pourtant, Dieu sait s’il affectionne la Z7), ne me paraît pas en forme ce soir. Ces diverses interventions manquent d’énergie et de conviction. Je le sens en délicatesse lors des parties à la double pédale. D’accord, il n’a jamais été de la trempe d’un Derek Roddy, mais quand même ! Arrive l’entracte de 15 min. Accoudé au bar, je n’ai plus qu’à me retourner pour… vous savez pourquoi…
La seconde partie du concert est dévolue à la deuxième partie du concept album. Le niveau technique des morceaux prend un peu l’ascenseur, il faut le dire. Les variations rythmiques, les modulations ainsi que l’approche mélodique des différents titres rendent cette partie, à mon humble avis, plus attrayante encore. Au risque de ne pas me faire des amis, ou de perdre le peu que j’en ai, je vais vous dire que le vrai pied que je prends, c’est lors du rappel. Non pas que je n’aime pas ‘The Great Adventure’, mais le medley qui retrace l’histoire du groupe et qu’ils interprètent en guise de dessert est en tout point génial. ‘The Land of Beginning’ , ‘The Conflict’ , ‘It’s for you’ et j’ en passe. ‘The Call’ constitue, à mon point de vue, une très bonne composition de l’ami Neal. Elle est interprétée avec précision et justesse. Viennent ensuite ‘Broken Sky‘ et ‘Long Day’ qui constituent presque une gageure en fin de set, tant les parties vocales sont éprouvantes, notamment pour Bill Hubauer et Eric Gillette.
Malgré une certaine fatigue ressentie (il ne restait au groupe que quatre dates sur la tournée), des répétitions de schéma au niveau des arrangements qui sentent presque l’auto-plagiat, ainsi qu’une propension aux fins grandiloquentes habituelles un peu ‘kitsh’, la soirée fût vraiment agréable. A l’image de cet homme non loin de moi faisant du ‘air drumming’ tout du long, le plaisir était là ! Du ‘air drumming ‘, faire ça de nos jours ! Ce ne serait en tout cas pas le rédacteur de ce texte qui en ferait au milieu de son salon à l’écoute de ses titres favoris ! Ce n’est pas son style, voyons…