‘Songs of Woe’ est à peine apparu dans les bacs helvétiques que la troupe à Jari Antti est déjà en tournée pour le promouvoir. L’occasion pour le Daily Rock de revenir sur les dix ans de carrière du groupe bâlois.
Quel regard portes-tu sur les dix années musicales de Navel ?
Jari Antti (chant, guitare) : J’habite toujours à Bâle, pas grand chose a changé, tout est toujours pareil. Surtout, mes rêves sont toujours les mêmes ! Je ne suis jamais content de ce que j’achève ! (rires) Pour les différences, je dirais que nous avons une plus grande fanbase, et également plus de possibilités de jouer qu’à nos débuts. J’avais dix-huit ans et je voulais avoir mon propre groupe, ce qui s’est concrétisé avec Navel. Mon rêve était de tourner et d’avoir un album dont je serais fier.
Tu estimes avoir réussi avec ‘Songs of Woe’ ?
Euh… non. (rires) En fait, je ne suis jamais entièrement satisfait de ce que je fais. Il y a des milliers de sons et d’ambiances que j’aimerais capturer, c’est un puits sans fond. On a présenté cet album aux Docks de Lausanne fin septembre, et je ne pourrais pas te donner d’avis très pertinent : on joue toujours de la même manière, qu’il y ait deux ou mille personnes dans la salle. Là, il y avait des stages diving, c’était très old-school. Pour dire ça de façon moderne, je dirais qu’il n’y avait pas beaucoup d’iPhone, que les gens sont restés, qu’on n’a pas trop mal joué pour un premier show. C’était pas trop mal !
Comment vois-tu le rock en Suisse, d’un œil de musicien qui y est depuis les années 2000 ?
Au niveau du Röstigraben, c’est fou, il est vraiment en train de tomber. Ma copine a organisé un concert à Bâle avec Forks, Disagony ou les Chikitas, je ne sais plus. Il y avait plein de monde et une sorte d’entraide entre les groupes se crée : tu nous aides à jouer ici et on t’aide à jouer là-bas. Mon bassiste a adoré Forks, il m’en a dit beaucoup de bien. C’est beaucoup plus libéral qu’il y a cinq ans, pour sûr ! Et au niveau des groupes, le dernier album de Fai Baba est incroyable. Non, il est phénoménal !
Qu’espères-tu pour les dix prochaines années de Navel ?
Tourner tout le temps. Comme Bob Dylan qui a fait une tournée sans fin. Je veux faire pareil dans le monde entier. On a des dates en Autriche et peut-être deux ou trois plans pour la France qui restent à confirmer. C’est un bon début. Mais hé, si tu connais un tourneur qui veut nous préparer une tournée mondiale, tu me fais signe ! (rires)
FICHE CD
‘Songs Of Woe’
Noisolution