L’expression « des clous ! » est rarement usitée dans le langage populaire pour évoquer des soucis de charpenterie ou des débats semi-théologiques sur ce qui faisait réellement tenir le Christ sur sa croix (l’hypothèse du scotch double-face a ses défenseurs, minoritaires mais acharnés). On la rencontre plus souvent dans un contexte de refus absolu d’entrer en matière, comme par exemple lorsqu’un malandrin vous suggère de le laisser vous voler votre bécane ou peloter votre régulière.
Alors quand un groupe, même californien, en fait son nom, on s’attend à du kärscher pour les oreilles. Savez quoi ? On fait bien d’ainsi s’attendre. Diantre que c’est burné ! Même que les cojones prennent tant de place que, c’est malaisé pour pisser. C’est bien simple, j’écris cela avec sur les bras et la nuque cette délicieuse sensation des poils qui s’érectionnent à l’unisson, signe clair que la chose atteint et dépasse mes légendaires tant insatiables besoin de brutalité sonique. Le son est juste propre comme il faut, les grattes crasseuses et ramassées, les compos n’excédant pas les deux minutes, les gueulées furibardes, les accélérations du batteur décoiffantes même pour mon poil ras, les formats d’une inspiration hardcore pur jus, sans pourtant les lourdeurs quasi hipopeuses où le genre a pu parfois se fourvoyer. Alors le monsieur il prend le parpaing et pis il te murmure une berceuse en te le foutant à travers les plombages à raison d’une caresse minérale par milliseconde et toi, comme une bonne soubrette bien éduquée, tu lui écris sur le carrelage des poèmes d’amour avec le révoltant mélange de ta morve et ton sang parce que tu n’as plus les organes nécessaires à les lui hurler correctement. Cochon malade si ce n’est pas délicieusement haineux !
FICHE CD
You Will Never Be One Of Us
Nuclear Blast
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