C’est dans le cadre de leur local de répétition que le Daily Rock a eu l’opportunité de rencontrer le groupe Mystic Sons, formation de stoner/blues de la région de Martigny. Après un bref coup de ménage sur la table, nous attaquons cette interview, dont le maître mot fut : efficacité !
Comment vous sentez-vous à quelques jours du vernissage et de la sortie de votre 1er album ?
[Florian, basse :] Chauds ! Mais prêts aussi, car nous l’avons enregistré en septembre, donc tout devrait bien se passer.
[Thibaud, batterie :] Je pense que nous sommes vachement au point maintenant, deux semaines avant sa sortie.
[Thomas, Guitare et voix :] Personnellement, je suis fin prêt à en découdre !
En écoutant votre CD, je me disais que vous étiez un groupe de Stoner Blues. Ai-je une bonne oreille ?
Florian : Ah, je pense que tu es tombé assez juste. Nous évoluons effectivement dans cette vague, en y ajoutant aussi une pointe de psychédélique.
Au niveau des influences, c’est un peu pour tout le monde identique ou pas du tout ?
Thibaud : Il y a énormément de points communs, tout en ayant certaines divergences. Ce qui est très bien à mon sens. Moi j’écoute énormément de metal, les autres un peu plus de trucs ‘old-school’ comme on dit.
Pensez-vous que ce large éventail d’influences fait la force du groupe ?
Florian : Je pense, car nous avons les mêmes bases, notamment du Led Zep’ ou Black Sabbath par exemple.
On dit souvent que le dernier album est le meilleur. Que dit-on lorsque c’est le premier ?
Thomas : Que c’est le moins bon [rire général] !
Parlez-nous du processus de composition de l’album ?
Thomas : On arrive avec des idées de ‘riff’ et on les propose aux autres. Ensuite, sur cette base, on ‘jam’ et l’on essaye de ressentir quand une alchimie entre nous trois se crée. Puis on ajoute des parties et essayons de trouver les lignes de voix ensemble.
Jan Saunier s’est occupé de l’enregistrement et de la production de l’album au Blend Studio. Quelles instructions a-t-il reçu de votre part ?
Thibaud : Jan nous dit toujours très clairement si c’est bien ou si c’est carrément de la merde. Je pense qu’il sait très bien nous conseiller. Après, il savait exactement quelle idée de son nous voulions, ce qui simplifie un peu le travail.
Florian : Jan est aussi notre ingénieur du son en concert, donc il connaît nos goûts et il sait exactement ce que l’on veut. De plus, notre style de musique est un milieu qu’il connaît très bien, alors au final nous n’avons pas vraiment eu d’instructions à lui donner. Jan est clairement le quatrième membre du groupe.
Je le voyais même sur une vidéo, derrière sa console, à secouer la tête et être plutôt content…
Florian : Oui, car il avait réussi à faire une prise à mon avis [rire général] !
En vous voyant sur scène, j’ai été frappé par votre cohésion de groupe. À quel point influence-t-elle votre musique ?
Thibaud : En fait, le projet Mystic Sons c’est une bande de copains, qui après avoir arrêté leur groupe d’avant, décidèrent d’en former un nouveau. Ce sont des relations de longue date et nous avons vécu plein de choses ensemble. Et parfois, crois-moi, mieux vaut être copains. Alors oui, je pense que tout cela se ressent.
Thomas, j’ai adoré ton timbre de voix qui dégageait une certaine puissance en concert. Un tel charisme vocal, on l’a ou on doit le travailler ?
Thomas : Ouf, quelle question ! [silence] Pour être honnête, je n’ai jamais rien trop travaillé, je suis peut-être simplement chanceux ! Je chantais un peu comme ça, chez moi à la maison. Après, il est clair qu’il faut oser se lancer.
Florian : Pour moi, tu l’as ou tu l’as pas. Typiquement, moi, je n’y arriverais pas !
Thibaud : C’est vrai que la première fois que nous avons entendu Thomas vraiment se lâcher, nous étions sur le cul et nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à faire.
Vous sortez votre album aussi en version vinyle. Pourquoi faire cette démarche supplémentaire et est-ce qu’il y a des musiques qui marchent mieux en vinyle que d’autres ?
Thomas : Moi, je suis un fan de vinyle et je trouve que dans notre milieu heavy/stoner ça se vend pas mal. Et puis, je pense que ça fait aussi un joli objet à posséder pour les personnes qui aiment notre musique.
Florian : Pouvoir avoir un support physique qui a de la gueule, je trouve ça important. En plus, il s’agira d’une édition limitée à cent exemplaires. Bon, évidemment, si nous avons des demandes de la terre entière, on en sortira davantage [rire] !
Parlons de votre pochette d’album. Qui l’a faite et est-ce que ces trois crânes vous représentent ? Si oui, lequel de vous porte le voile au milieu ?
Thibaud : [éclat de rire] Bon, déjà, qui l’a faite. Il s’agit d’Amélie Avril. Elle avait fait la pochette de l’album du groupe Hey Satan qu’on adore. Nous avons eu un super contact avec elle, et elle a accepté de faire notre pochette à nous. On s’est vu un jour à Lausanne pour en discuter et boire 200 litres de bière et ça s’est fait comme ça.
Florian : En ce qui concerne les trois crânes, nous voulions quelque chose qui représente un peu notre musique. C’est un peu les deux cornus qui soutiennent le maître du mal [rire] !
Qu’avez-vous appris de votre tournée en Russie, hormis l’alphabet en cyrillique ?
Thibaud : La cohésion de groupe en premier, mais aussi le travail ! Nous ne faisions que monter, démonter, puis remonter notre matériel. C’était de la tournée pure, nous nous sommes peut-être arrêtés genre deux heures dans une ville pour visiter un peu, c’est tout !
Florian : ça nous a permis de nous professionnaliser un peu concernant notre mise en place, les ‘soundcheck’ et les concerts aussi.
Thibaud : Cette tournée a aussi donné une autre dimension à notre planète. Quand tu fais 5000km en hiver, qui plus est en Russie, tu te dis que la Suisse au final, ce n’est rien du tout.
J’ai lu sur votre page FB que vous aviez une surprise à dévoiler (nous étions le 17 mai). Je suis sûr qu’en exclusivité, vous pouvez la délivrer au Daily Rock.
Florian : En fait la surprise, c’est notre clip qui est sorti aujourd’hui et qui est déjà en ligne.
Tu es quand même conscient que tu viens de ruiner ma question ?
Florian : Oui, absolument ! Mais bon, s’il y en a quatorze, ce n’est pas grave ! [il va sans dire que nous avons éclaté de rire].
Bien, alors parlez-moi de ce clip maintenant !
Les trois : Il a été fait dans la douleur.
Florian : Non, mais c’est sérieux ! Je crois qu’on ne peut pas mieux dire que ça. On est parti sur une idée, puis on s’est vu avec Christophe Voisin notre réalisateur avec qui nous avions déjà eu la chance de travailler. Mais cette idée ne fut pas concluante, donc on a un peu perdu la motivation.
Thibaud : En effet, nous avions bossé toute une journée pour se rendre compte qu’au final, ça ne marchait pas !
Florian : Puis nous nous sommes revus et finalement la troisième idée a été la bonne. Mais faire de la vidéo ce n’est définitivement pas notre domaine. C’est long et pénible.
Thibaud : Mais à la fin le résultat est cool et nous sommes contents du résultat ! Et le tournage a été une réussite malgré le fait qu’on en ait chié !
Pour clore cette interview, dites-moi ce que vous voulez.
Florian : Bivement que tout ce travail soit derrière et vivement notre vernissage le 1er juin au Sunset Bar.
Thomas : En l’honneur du black-métalleux Gaahl : Satan [rire] !
Ps : On ne m’a pas autorisé à écrire la réponse de Thibaud, mais rassurez-vous, rien de scandaleux. Par contre, les rires fusèrent.
FICHE CD
Album : Mystic Sons
Label : Autoprod.
Note : 3.5/5