Un concert de Muse est à chaque fois un événement, ce n’est un secret pour personne. Les Britanniques sont l’un des meilleurs groupes en concert au monde. Si vous ajoutez à cela des conditions atmosphériques dantesques – tonnerre, éclairs, vent et trombes d’eau, vous vivez une expérience hors du commun qui restera gravée dans votre mémoire et votre cœur.
Une scène futuriste, originale comme à chaque fois, avec des projections ou animations à l’arrière-plan et un grand masque à facettes qui fait office d’écran. On se croirait au cœur d’un film post-apocalyptique façon « 1984 », « Blade Runner » ou dans l’univers DC Comics / Marvel
Le concert commence sur les chapeaux-de-roues avec « Will Of The People » suivi de l’irrésistible « Hysteria ». Alors que l’orage éclatait avec les premières notes de guitare de Matthew, le public, loin de prendre l’eau, se déchaînait et chantait à tue-tête les paroles des hymnes de Muse. Il faut bien le reconnaître, ce sont les titres de la première heure qui génèrent le plus d’émotion et de réactions du public (« Bliss », « Plug In Baby », « Time Is Running Out », « Supermassive Black Holes »…) Les nouvelles chansons – loin d’être inintéressantes – ronronnent quelque peu et ont parfois tendance à emprunter justement aux premières œuvres du groupe. Ceci dit, leur passage en live est d’enfer et leur donne une autre dimension. Matthew Bellamy, Christopher Wolstenholme et Dominic Howard n’hésitent pas à se mouiller et venir sporadiquement sur le proscenium qui avance dans la fosse, pour le plus grand bonheur des fans. Le concert est bien rythmé avec de petites animations ou films futuristes accompagnés d’une musique digne des BO de Vangelis ou textes de fausse propagande diffusés dans les hauts-parteurs. On y retrouve la thématique du contrôle des masses, de la proximité d’une troisième guerre mondiale, de la manipulation des foules par les leaders politiques et des dérives technologiques à des fins militaires notamment.
On est toujours impressionné par la capacité du groupe à accélérer le tempo au sein de leur chanson, entraînant leurs fans dans une course musicale échevelée. Quelques respirations fort appréciées avec Matthew qui n’a rien perdu de sa superbe derrière son piano, égrenant des notes dans l’esprit de Chopin, Rachmaninov ou reprenant même parfois certains de leurs airs en les intérant dans la musique de Muse.
En rappels, « Kill or Be Killed » avant l’imparable western futuriste « Knights Of Cydonia » où la communion groupe – public atteint son apogée, jusqu’à la puissante partie finale qui emporte tout sur son passage. Une soirée que personne n’est prêt d’oublier, Muse restant une valeur sûre en live à l’aube de ses trente ans de carrière
Jean-Blaise « jb » Bétrisey