Obscene Extreme : Ode à la musique extrême et aux marginaux

Sixième étape de notre trip Metalfest Journey

Concours de vomis, distribution de fessées, show de BDSM, suspension, le tout saupoudré de la crème du metal extrême, et vous obtenez l’Obscene Extreme Festival. Situé en bordure de la ville de Trutnov en République Tchèque, à quelques kilomètres de la frontière Polonaise, le festival a accueilli pour sa 24ème édition environ 3500 visiteurs sur 4 jours de concerts. 

Underground, fait maison et esprit de famille sont les valeurs portées par l’organisation. En effet, le festival n’est pas du tout sponsorisé et il est 100% indépendant, mais cela n’empêche en rien d’avoir de bonnes infrastructures. La scène entourée de gradins puis d’arbres, faisant office de cinéma en plein air le reste de l’été, est parfaitement aménagée et équipée d’un grand écran. De plus, et c’est une des particularités de l’Obscene Extreme, un mètre de largeur du devant de la scène est dédiée exclusivement aux slammeurs, crowdsurfers et stagedivers. Autant dire que sur certains concerts, on a très peu vu les musiciens tellement il y avait de monde sur scène ! Le son était lui aussi irréprochable, surtout quand on sait qu’il n’y avait que 10 à 15 minutes de changement de plateau.

Le premier jour, le festival s’est ouvert avec le Freak Contest, ensemble d’épreuves loufoques voir crades telles que la course de poubelles, la résistance aux fessées, des duels en équilibre sur une passerelle lors desquels il faut faire tomber l’adversaire avec des cotton-tiges géants et le concours de vomi, c’est à dire celui qui arrivera à boire le plus d’eau salée avant de vomir. Rien qu’avec ces joutes en début d’après-midi, on se dit que le festival porte bien son nom! Puis les concerts se sont enchaînés avec pour thème le metal old school, nous avons donc eu droit à une dizaine de groupe de thrash et death. La première soirée se termine avec le freak show, alternant des performances de BDSM, de suspension et de burlesque, de quoi commencer le festival sur les chapeaux de roues. Les trois jours suivants ont été entièrement dédiés aux groupes avec des concerts de 10h à 3h du matin. Nous avons eu l’occasion de voir quelques patrons du death metal comme Vomitory, Massacre, Vader ou encore Death Strike (qui est par la suite devenu Master). Le grindcore était bien évidemment à l’honneur avec Carcass en tête d’affiche, proposant une setlist qui mettait en avant leurs titres plus sales et corrosifs. Le festival ne disposant que d’une unique scène, nous avons passé les après-midi sur les gradins et avons découvert quelques pépites telles que Vulture, Boneyard, Capital Scum, Animals Killing People, Raw Power. La révélation du week-end aura été Gutslit, groupe Indien mêlant la brutalité du death metal aux riffs saccadés du deathcore.

Avec tous ces concerts, il faut bien s’hydrater et se nourrir. Là aussi, l’Obscene Extreme se démarque des autres grands événements en s’engageant à ne proposer que des plats sans viande. Cela n’a en rien empêché les stands d’offrir une variété impressionnante de nourriture; curry aux légumes, gnocchis, wraps, burgers, pizzas, nouilles, choucroute, soupes, salades et on en passe… Les plats étaient très bons et bien servis dans l’ensemble pour des prix allant de 5 à 10 euros.

Côté boissons, le festival propose plusieurs marques de bière à 2.5 euros la chope, ainsi qu’une carte de cocktails allant de 6 à 10 euros. C’est là qu’on voit que le prix de la vie à augmenté en République Tchèque, mais ça reste tout de même très correct. On a toujours pu trouver une place assise à l’ombre de la grande tonnelle pour se restaurer ou se reposer, ce qui était un plus vraiment agréable.

Quant à l’atmosphère et l’ambiance du fest, elle est très chaleureuse et bon enfant malgré les apparences. Toutes les personnes que nous avons croisées étaient heureuses d’être là avec un sentiment de liberté. Il y avait effectivement beaucoup de gens déguisés avec des costumes loufoques, certains se baladant tout simplement à poil, sans être jugés. Mais aussi une grande partie de gens aux looks atypiques issus de la scène crust/punk.

En somme l’Obscene Extreme est un festival bien nommé qui comme l’a dit son créateur; « c’est un monde à l’intérieur de notre monde ». Chacun y est bienvenu et peu être lui-même sans craindre d’être jugé. C’est ce qui fait la force de ce festival et de sa communauté. Nous vous recommandons vraiment ce festival, d’autant que l’an prochain marquera ses 25 ans. C’est l’occasion idéale pour se déconnecter de la réalité et passer un bon moment sans prise de tête.

Rédigé par : [Nico D. & Greg B.]

Site internet Obscene Extreme

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