Amateurs de mathématiques, bonsoir !
Effectivement, Meshuggah, considéré par beaucoup comme l’un des pionniers du métal ultra-technique et dissonant, où le 4/4 si cher à AC/DC n’a pas sa place, fait escale à Québec pour lancer sa tournée aux côtés de Cannibal Corpse et Carcass.
Le public entre tranquillement dans la salle, bercé par l’album Back in Black, et s’installe en attendant Carcass. Les lumières s’éteignent, et le groupe fait son entrée sur scène. Jeffrey Walker, qui a fêté ses 56 ans le 25 mars, prend place derrière son micro, sa basse solidement ancrée entre ses mains. Le train démarre.
Les Anglais enchaînent les morceaux sans trop de blabla inutile. Unfit for Human Consumption ouvre la soirée, suivi de Buried Dreams et Incarnated Solvent Abuse, dans un set relativement court pour un groupe de cette envergure. Le public répond présent et se réchauffe rapidement. Excellente première partie pour ces vétérans du death, qui terminent leur concert avec Tools of the Trade et qui, année après année, livrent toujours de solides performances.
Pas besoin de présentation pour le groupe suivant. Eux aussi tournent depuis quelques décennies et, malgré les changements de personnel au fil du temps, Cannibal Corpse est toujours bien présent. En parlant de présence, s’il y en a un qu’il est impossible de manquer, c’est bien George « Corpsegrinder » Fisher. Si les fans de la première heure lui préfèrent peut-être Chris Barnes, il faut avouer que George s’est solidement imposé au fil des années.
Meshuggah donne l’impression d’être un imposant mur avançant en direction du public, tant sa musique est puissante. Cette impression est renforcée par la position des quatre membres, placés au bord de la scène. Mais le public, lui aussi, joue son rôle de mur et y met toute son énergie pour ne pas se faire écraser.
Juste avant l’entrée du groupe sur scène, Careless Whisper de George Michael résonne dans les enceintes, un contraste saisissant avec ce qui va suivre. Le show débute avec Broken Cog, et on sait immédiatement où l’on met les pieds. Si tu es venu au Centre Vidéotron en espérant voir et entendre de la musique populaire, tu n’es clairement pas au bon endroit. Stroboscopes, lasers et lumières fusent de toutes parts, mais avec Meshuggah, c’est avant tout la musique qui domine. Les cinq Suédois imposent leur puissance sonore au fil des chansons. Violent Sleep of Reason, Combustion ou encore Kaleidoscope ne laissent aucun répit à la foule, qui s’en donne à cœur joie entre circle pits et poings levés.
Si l’album Destroy Erase Improve fête ses 30 ans, il n’a pourtant pas été mis en avant. En effet, seul un titre, Future Breed Machine, a été joué, tandis que ObZen a été le plus représenté. Quelques morceaux, tels que Combustion, qui n’avait plus été joué depuis plusieurs années, ainsi que Swarm, ont refait surface. Le show se conclut en apothéose avec Bleed et Demiurge, histoire d’asséner un dernier coup de poing à la foule. Sans aucun doute, Meshuggah remporte cette première manche (date de la tournée) par KO.









