Tirant son nom d’un jeu de skate un peu WTF sorti dans les années 1990 sur NES, Menace Beach balance un kraut-rock hors du temps, au côté attachant et addictif qui fait tout son charme. Délires de geeks, envolées vers des univers parallèles, leur troisième opus ‘Black Rainbow Sound’ est sans aucun doute leur album le plus réfléchi et mûri. Rencontre avec l’une des têtes de l’hydre, Liza Violet.
J’ai écouté vos premiers albums en boucle avant de m’attaquer à ‘Black Rainbow Sound’, et j’ai l’impression que vous avez passé beaucoup de temps à trouver de nouvelles sonorités, voir même une nouvelle identité sonore. C’était votre intention ?
Pas vraiment d’avoir une nouvelle identité sonore, mais notre challenge était ici d’avancer artistiquement, de faire quelque chose de réjouissant, tout en étant déstabilisant et nous poussant à de nouveaux challenges. Et ceci autant au niveau de l’écriture que de la production.
Et que cherchiez-vous à faire ressentir à vos auditeurs ?
Personnellement, quand j’écoute un album, je veux qu’il me transporte quelque part, autant poétiquement que musicalement. Du coup, si je peux faire ça pour nos auditeurs, c’est super ! Quand j’écris, j’imagine souvent des paysages étranges, des planètes, des choses qui ne sont pas de ce monde… et j’essaie d’en écrire la bande-son. Cela m’aide à créer des sonorités et des textures, spécialement avec les synthés – et j’espère que cela transportera les gens au-delà du quotidien comme tant de groupes l’ont fait avec moi.
Il en ressort une impression très krautrock, qui exprime bien ce que tu veux dire avec ce côté assez industriel et psychédélique.
On n’a pas commencé Menace Beach avec l’idée de faire un groupe de krautrock, mais pour ne rien te cacher, nous avons embrassé l’idée lorsque nous avons commencé à composer, car le côté kraut était assez évident. On adore les lignes de guitares bien répétitives, les parties d’orgues qui planent durant tout le morceau, et pas mal de nos titres sont composés avec des drum machines. Donc tu as raison, il y a un côté krautrock, mais simplement car nous aimons les trucs hyper répétitifs. Et au fond, c’est de là que toutes les influences krautrock viennent.
Les drum machines se mélangent à merveille avec vos guitares. Comment vous faites en live, tout en drum machines ou avec un véritable batteur ?
On a également un batteur en chair et en os sur l’album ! Donc on recrée cela en live, c’est certain. Il y a un feeling qu’on n’arrive à avoir qu’avec un batteur. Ce serait dommage de perdre ça en live. Avoir un batteur, c’est avoir ce côté très organique, spontané et naturel, même si on se noie dans une armée de synthés en live !
La couverture de l’album représente bien ce côté organique mélangé à de l’industriel très seventies. Quelle était votre idée principale en réalisant votre artwork ?
Ryan (Needham, chanteur et guitariste du groupe NDLR) s’est chargé de tous les visuels. Je pense que celui-ci est mon préféré ! On voulait que notre pochette d’album ressemble à un vieux manuel de physique, genre un gros livre de ‘ce à quoi ressemblera le future’ des années 1970. Tu sais, quand les gens s’imaginaient qu’on serait hyper évolués et qu’on conduirait des voitures volantes. C’était également notre idée en écrivant ‘Black Rainbow Sound’ : avoir un truc très électro, mais qui part un peu de travers.
On aura la chance de vous voir en live en Suisse un jour ?
On n’a encore jamais joué en Suisse, donc j’espère bien que ça se fera dans un futur proche ! [Mathis Laucella]
Fiche CD :
Nom de l’album : ‘Black Rainbow Sound‘
Label : Memphis Industries
Note : 3,5/5