Les cinq anglais terminaient leur tournée 2014 dans leur pays natal. Exténués mais incroyablement heureux de présenter leur excellente galette ‘Fair Youth’, les rockeurs reviennent sur quatre mois de tournée.
C’est la première fois que vous foulez le sol de pays tels que la Russie, l’Australie… Vous avez fait plus de vingt pays en quelques semaines!
Rob : C’est tellement incroyable que j’ai l’impression qu’on tourne depuis des années.
John : Généralement, on faisait des tournées d’environ six semaines. Ici, on a réussi à faire toutes les dates à la suite, c’est une première dans notre histoire!
C’est une chose à laquelle vous pensiez en créant Maybeshewill?
Rob : Absolument pas! En fait on ne pensait même pas monter sur scène. On avait enregistré quelques démos, sans plus. Ce n’est que quelques années plus tard qu’on a fait des concerts, et encore plus tard qu’on a tourné.
John : Maintenant que tu le dis, Maybeshewill semble être un heureux accident! On a jamais essayé de percer.
‘Fair Youth’ a d’excellentes critiques. Il a pourtant été piraté, puis mis dans le désordre sur internet. Vous n’aviez pas envie de tout recommencer pour frustrer les hackeurs?
Tous nos albums ont fuité avant leur sortie. Ce qui nous dégoûtait c’était que justement, les morceaux n’étaient pas dans le bon ordre. On ne voulait pas tout recommencer à zéro parce que l’album était bon. On avait surtout peur que les plateformes d’écoutes en streaming sortent l’album dans le mauvais ordre, avec les mauvais noms de morceaux. D’ailleurs les fans étaient un peu désorientés.
Vous aviez décidé de faire un album concept?
Rob : Pas vraiment. C’est très dur de faire un album qui tient intégralement la route. On savait qu’un morceau serait le premier, un autre le dernier, et ensuite on a construit l’intégralité de l’album autour. On a surtout cherché d’avoir les morceaux qui collaient le mieux entre eux. Certains dates d’il y a des années, d’autres sont très récents.
John : Beaucoup de titres nous semblaient excellents quand on les jouaient en live et moins bien lorsqu’on les faisaient en studio. C’était bizarre.
Cela fait plus de dix ans que vous êtes ensemble. Comment voyez-vous tous ces nouveaux groupes qui décident de ne pas avoir de chant pour laisser place aux instruments?
John : Personnellement, la question ‘avoir un chanteur ou pas’ ne s’est jamais vraiment posé. Ça s’est fait de manière très naturelle. Beaucoup de gens disent que le post-rock est démodé.
James : Lorsque l’on était en Russie, on nous a dit que l’on était presque des oustiders à quel point ce genre de musique ne s’écoutait plus! Mais sinon c’est un style de musique intéressant : il n’y a plus la barrière de la langue, on ne se raccroche plus à des paroles, ce n’est plus que des émotions. C’est très intéressant de jouer de la musique instrumentale. Et pis bon, aucun d’entre nous ne sait chanter !
John : De plus, ce style musical est assez clôt et du coup tu te fais plein d’amis, car tu joues presque tout le temps avec les mêmes. C’est une sorte de grosse liste de contacts. Et en festival, on finit tous tout bourrés! [rires]
Vous avez toujours clamé être un groupe ‘DIY’ (‘Do It Yourself’ ndt) : un avantage ou un inconvénient actuellement?
C’est un bénéfice assurément. Tu n’as pas besoin de chercher un label, un tour manager. James notre bassiste a enregistré nos dernières créations.
John : Maintenant, les gens réalisent que tu n’es pas obligé de dépendre de quelqu’un, si tu veux quelque chose, fais-le toi-même.
Rob : Booker des concerts, faire ta promotion, tu peux tout faire tout seul si tu as la motivation nécessaire.
John : Et merci à internet, c’est un excellent outil alternatif.
Rob : Exactement! Ça doit être la raison pour laquelle on existe, dans tous les cas cela a été un excellent coup de pouce. On aurait pas pu aller en Russie sans internet. Tout le monde peut avoir un accès immédiat à n’importe quoi. Et le public sait assez bien ce qui est bon ou pas. Si tu es un mauvais groupe tu n’iras jamais bien loin… Sauf quelques exceptions! [rires]
FICHE CD
Nom de l’album : Fair Youth
Label : autoprod
Website : maybeshewill.net