Les deux poids lourds de l’industrie musicale prévus en ce lundi n’ont pas fait le poids face à la tempête annoncée. C’est avec une heure de retard que retentissent les premières notes.
Le concept est simple, rejouer leur album phare ‘Moon Safari’, l’album qui a fait connaître le duo d’electronic performers français sur la scène internationale. Une musique electro aux lignes de basse groovy inspirées et aux ambiances reposantes très 70’s. Jouant au milieu d’une sorte d’aquarium de lumière, l’installation paraît simple mais très efficace visuellement. Accompagné d’un batteur, le duo tout de blanc vêtu enchaîne les morceaux de son album culte sans blabla avec en fond de jolis tableaux qui habillent des atmosphères souvent planantes. Pour compléter le set, Air dégaine ‘Venus’ de leur album ‘Talkie Walkie’, ‘Highschool Lover’, de la mythique bande-son de ‘The Virgin Suicides’ et ‘Don’t be Light’ de ‘10000 Hz Legend’ pour un final plus dynamique.
Après une heure de changement de scène (infrastructure gigantesque oblige), Massive Attack sort les canons. Visuels et instrumentaux. Groupe ultra politisé, défilent sur l’écran géant du fond de scène, de multiples messages qui tour à tour dénoncent le complotisme et les différentes guerres en cours (traduit en français parfois hésitant pour que tout le monde soit sûr de comprendre). De Poutine à Ben Laden, les conflits sont passés en revue. Assumé jusqu’au bout du micro. Del Naja en chef d’orchestre, nous retrouvons avec plaisir les différents vocalistes emblématiques du groupe comme Horace Andy (73 ans au compteur) dont la voix n’a pas bougé, Elizabeth Fraser et sa voix d’ange et Deborah Miller. L’enchaînement de fou ‘Angel’, ‘Safe from Harm’, ‘Unfinished Sympathy’, ‘Karmacoma’ et ‘Teardrop’ font merveille et rappellent pourquoi Massive Attack est un groupe culte. Ce soir, on se prend une mifle (c’est comme une gifle mais avec Massive Attack) Le groupe prend plaisir et le public aussi. Un reprise inattendue de Avicii vient même s’incruster sur la fin. On en vient à oublier depuis combien de temps nous sommes debout devant cette scène du lac. Un triste constat pour l’humanité, une belle soirée de musique.
Texte : Joëlle Michaud
Photos : Joëlle Michaud et Gilles Simon