Le voici donc enfin ce 8eme album très attendu des bresto-parisiens de Mass Hysteria, Matière Noire.
C’est peu dire que le contexte est particulier pour la sortie de ce nouvel opus. Départ de Nicolas Sarrouy à la guitare, accident de ce même Nicolas (on lui souhaite de se remettre le plus vite possible !), arrivée aux manettes et… à la guitare de Fred Duquesne, l’homme aux doigts d’or du métal français.
Pour qui s’intéresse au désormais long parcours des MH, les albums du groupe marchent en général par cycle avec un album pivot intercalé. La première époque mid-tempo/electro s’est close avec le très contesté album éponyme, pourtant l’un des meilleurs à mon sens.
La seconde période, plus sombre, plus métal et direct a ensuite pris le relais pour se terminer avec « Failles », « l’armée des ombres » plongeant les fans dans un environnement plus sombre, plus pragmatique au niveau lyrics, plus désenchanté diront certains.
C’est donc tout logiquement que les Mass Hysteria suivent le même sillon pour ce « matière Noire », amenant l’auditeur dans un univers sombre, brutal, sans concessions. La première écoute est d’ailleurs une expérience en elle-même tant l’album vous arrive d’un bloc, sans pause ni titre mid-tempo.
L’apport de la production est impressionnant de justesse tant on retrouve disséminés dans l’album des pans de l’histoire MH, des samples ou passages rappelant « Contraddictions », «le bien-être et la paix » (sur l’énorme « L’espérance et le refus »), « Une somme de détails »….
Claviers, cœurs lyriques, samples, harmonica, bruits divers et variés, On ne peut que vous conseiller une écoute au casque pour profiter à pleins de l’ensemble tant le travail de post-production et la recherche du détail sont gigantesques.
Si les titres au final ne respirent pas la prise de risque ni des déluges de nouveautés, la patte MH reste la même que sur « l’armée des ombres », la force des textes de Mouss est encore une fois remarquable, revendicatif, vibrant, très personnel comme sur « plus que du Métal », véritable hymne programmé pour le Live, résumant en 3:39 20 ans de carrière ou l’entêtante « Mère d’Iroise » pas sans rappeler « un homme à la mer » pour les plus anciens.
Pas forcément la meilleure mais sans nul doute l’œuvre la plus personnelle du groupe, la plus authentique, celle qui offre le moins de concessions. A prendre comme elle est. L’espérance et le refus. Un album de combat.