Mark Lanegan, coutumier des collaborations (QOTSA, Isobel Campbell, Greg Dulli), a décidé d’associer à nouveau son talent avec Duke Garwood, comme il l’a régulièrement fait au cours de sa longue carrière. Les deux Américains traînent leur spleen et leurs bottes poussiéreuses dans un album aux ambiances bluesy americana. Rien de vraiment innovant dans ce ‘With Animals’, la recette fonctionne pourtant toujours étonnamment bien au gré de ballades mélancoliques ou berceuses dark qui s’épanchent sur les misères des deux musiciens. La voix de Lanegan, éraillée par des années de clopes et d’alcool, y fait merveille. ‘Notre musique est instinctive, on ne discute pas beaucoup, on est dans la création’ affirme Garwood, qui a composé ses morceaux à Londres, tandis que son compère est à Los Angeles. Cela ne les a pas empêchés de se retrouver sur le terrain commun d’une musique simple et éminemment honnête, et de trouver cette alchimie ténébreuse et spontanée qui émane de ‘With Animals’. ‘Save me’, la chanson d’introduction possède un côté chamanique qu’on écoute comme hypnotisés, grâce à ce petit rythme synthétique comme Lanegan peut en parsemer régulièrement dans ses albums. Une invitation à allumer une bougie et à enchaîner les onze morceaux suivants d’une écoute religieuse. It’s music for the soul ! Les cœurs brisés sont priés d’éviter, sous peine de ne jamais s’en remettre. Ces chansons sont de petits bouts d’âme dans un emballage minimaliste. ‘LA Blue’, ‘Upon Doing Something Wrong’, ‘Desert Song’ sonnent comme des plaintes désespérées, romantiques juste un peu. Un bien beau moment !
note 3.5/5