Loreena McKennitt a généreusement répondu à nos questions concernant sa prochaine visite à Genève et à Zurich les 14 et 15 mars prochains.
Comment te sens-tu à l’idée de revenir en Suisse ?
Nous sommes toujours ravis de nous produire en Suisse. Tu sais, il y a tellement de beaux endroits en Suisse, et les gens ont toujours été très réceptifs lorsque nous nous sommes produits là auparavant. Je suis vraiment impatiente. J’aimerais pouvoir revenir plus souvent.
‘The Visit Revisited’ : est-ce une célébration des 33 ans de cet album ou jouez-vous simplement l’album entier en raison de son excellence et de son succès… étant donné qu’il a dépassé le million de ventes ?
On s’y est tenus car je pense qu’il est intéressant de revenir sur ses premiers enregistrements, surtout s’ils ont marqué les esprits. Mon observation est que, en Amérique du Nord, ‘The Visit’ était vraiment un enregistrement phare, plus que ce qu’il était en Europe. Je pense que ‘The Mask and Mirror’ était perçu comme mon premier enregistrement le plus fort en Europe. Et cela était en grande partie dû au fait que l’Amérique du Nord a accédé plus tôt à ma musique. En Amérique du Nord, ‘The Visit’ est considéré comme une sorte d’enregistrement révolutionnaire.
Parlons de l’industrie musicale… Quelles sont les difficultés rencontrées en 2024 ?
Je pense que l’industrie comporte deux parties : le premier temps, durant lequel on crée la musique et le second, pendant lequel on la vend. C’était autrefois sur vinyle et CD et maintenant, tout passe à travers le streaming. Puis, il y a encore cet autre côté de l’industrie, les performances et les tournées, qui sont une autre paire de manches… Avant Internet, les artistes étaient payés environ 0,25 $ par chanson sur CD ou vinyle. Avec le streaming on gagne beaucoup moins.
Et sur le modèle économique des tournées. Est-ce devenu plus difficile de tourner, de venir en Europe à cause des changements ?
La tournée est un réel exercice marketing. Avant, nous voyions les ventes du catalogue augmenter. A chaque fois que nous entrions dans une ville, les ventes explosaient à cet endroit-là. Maintenant, bien sûr, cela ne se produit plus vraiment de la même manière. Mais il y a beaucoup de dépenses. Donc même si les conditions se sont détériorées, j’ai pu survivre et m’en sortir.
Y a-t-il un nouvel album à venir dont on peut parler ?
Nous venons de sortir un enregistrement inattendu, si l’on peut le dire ainsi. L’année dernière, nous espérions initialement faire une tournée en Europe l’été dernier, mais quand il est devenu évident que cela n’allait pas se produire, j’ai contacté un groupe musical local ici où je vis à Stratford. Ils jouent de la musique celtique, plus dans le style de l’Irlande et de l’Écosse. Et j’ai demandé s’ils seraient intéressés à travailler avec moi pour créer un set de 60 minutes que nous pourrions faire lors de certains festivals folkloriques locaux ici dans le sud de l’Ontario.
Quelles sont tes influences ?
Historiquement, j’ai grandi en écoutant quelques musiciens folkloriques des années 60 et 70 comme Peter, Paul and Mary ou Gordon Lightfoot ou Joni Mitchell, Leonard Cohen, Simon et Garfunkel. Je me suis plus tard intéressée à Tom Waits.
Y a-t-il quelque chose que tu voudrais dire à nos lecteurs suisses ?
J’ai de très, très bons souvenirs de quand je suis venue ici dans le passé, et je suis sûr que les souvenirs que nous forgerons lorsque nous reviendrons seront tout aussi bons.