Entre la parution d’un premier album homonyme aux sonorités rock en 2018, deux mini-albums se sont greffés à la discographie de l’auteur-compositeur-interprète montréalais Loïc April. C’est le 15 mars 2024 qu’il nous expose son deuxième long-jeu signé Loïc April II.
C’est par le son caractéristique du métro de Montréal (celui du hacheur de courant) que Loïc April II ouvre ses portes avec le morceau Stéréo, où l’ambiance s’annonce des plus électrique. Réalisé par Jean-Michel Coutu, cet album trace une ligne directrice bien définie et teintée d’influences diverses entre le punk rock et la pop. Les lignes de guitares rondes ou bien de la basse sont prédominantes, tel est le cas sur Comme une civière pour ton ambulance. La pièce nous convient à des rythmes galvanisants et suffisamment dansants.
En parlant d’influences, on sent qu’elles puisent de codes esthétiques typiques aux courants du rock des décennies 1960 et 1980. Par exemple, la pièce Mes Wranglers et moi, qui, tant par sa structure que ses harmonies vocales, fait écho aux Beach Boys ou bien aux Ronettes. D’ailleurs, l’artiste ne s’éloigne pas du son rock qui a caractérisé ses derniers albums, comme le prouve T’aimer comme on plie un drap contour.
Chantant d’une voix plaintive frôlant le phrasé de type anglo-saxon, Loïc April n’a jamais aussi bien démontré ses capacités vocales que sur ce nouveau disque. On s’en convainc juste à l’entendre sur la pièce À défaut d’y croire. Dans un genre musical où l’oreille s’attarde à priori aux ondes sonores qu’aux mots, les paroles en valent le détour. Loïc April a eu recours aux conseils de Philippe B lors de son travail d’écriture, un atout qui visiblement se perçoit à leur lecture. L’auteur-compositeur exprime aussi sa nostalgie des Expos de Montréal avec la mélancolique L’été se retire sur trois prises :
« Le blanc, le rouge et le bleu
Nos z’amours se font vieux
Et l’été se retire sur trois prises »
–L’été se retire sur trois prises
Loïc April, qui est aussi disque-jockey, séquence sa nouvelle œuvre dans un bloc de dix-neuf minutes bien investi où l’expérience musicale demeure charnue et soutenue. Ainsi, Loïc April II sillonne une voie qui défoule et qui tend vers l’envie d’un deuxième tour de piste.
4/5
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