Peu de festivals peuvent se vanter de fêter leurs 70 ans d’existence. La FAV fait partie de ces quelques festivals qui durent dans le temps et font le bonheur des fans, mais également des badauds qui viennent y faire un tour pour y acheter des SPA, du vin, ou encore d’autres bibelots. Cette institution colmarienne allie donc foire commerciale et musique. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce festival, les plus grands artistes français mais également mondiaux y sont passés comme Johnny, Aznavour, Alice Cooper, Deep Purple, Motorhead, ou encore Leonard Cohen pour n’en citer que quelque uns.
Cette année, une nouveauté, la foire est déplacée en termes de date, et va logiquement s’installer dans le temps a cheval entre fin juillet et début août.
En ce qui concerne la programmation, elle sera très hétéroclite comme d’habitude. Ce sera l’une des stars régionales qui aura l’honneur d’ouvrir cette 70ème édition : il s’agit de M Pokora. Ce fut encore une fois une prestation colorée, et très bien chorégraphiée. Mais au vu des prestations précédentes, l’artiste semblait fatigué d’une tournée peut être exténuante. Ceci dit, le public ne lui tiendra pas rigueur et lui fera un accueil comme sait si bien le faire la Coquille de Colmar.
La seconde soirée est plutôt destinée aux vieux briscards amateurs de rock’n roll, avec Uriah Heep, Status Quo et Michael Schenker Group qui a remplacé Kansas qui avait annulé sa tournée par peur des événements en Europe. Qu’importe ! Le public étant venu notamment pour les deux premiers groupes, il ne fut pas déçu. Les prestations de Uriah Heep et des Quo étaient au top, avec le plaisir d’offrir le meilleur d’eux mêmes. Au passage des Status Quo, un moment de tristesse plana dans la Coquille, car l’absence de Rick Parfitt était dans toutes les têtes, ce dernier étant présent à leur dernier passage il y a quelques années. Par contre le passage de MSG, dénotait un peu car plus hard rock que les deux prédécesseurs, et offrait un niveau sonore nettement plus élevé, a eu raison de pas mal de monde et la coquille s’est vidée petit a petit. Cela est bien dommage, car le guitariste était en forme et souriant, et nous a proposé un set puissant et une démonstration de sa dextérité a la guitare.
Pour le premier samedi de la Foire, deux concerts, dont un plutôt familial et qui afficha complet, pour le bonheur des bambins et de leurs parents : les Kids United. Une pensée pour l’équipe de sécurité qui attendait avec impatience des slammers mais en vain !!! Puis en deuxième partie de soirée ce sera la sacro sainte « Nuit Blanche » consacrée à plusieurs DJ qui viendront enflammer la Coquille transformée en dancefloor le temps d’une soirée.
La séquence émotion arrivera le dimanche soir avec la venue pour la première fois dans le cadre de ce festival de Renaud. Alors soyons clair, oui l’homme a perdu sa voix, oui il n’a plus sa superbe d’antan, et il est par moment difficile à comprendre, mais c’est la première fois en mes nombreux concerts, que j’ai vu et ressenti une telle communion entre le public et un artiste. Les fans, venus nombreux, ont littéralement porté le chanteur en reprenant en chœur toutes les chansons, et témoignant un amour immense pour son œuvre, a tel point que sur la fin du concert, Renaud retrouvait sa voix, son œil était pétillant et l’on sentait un regain d’énergie par tant d’amour. D’un coté, triste de le voir dans cet état mais d’un autre, heureux d’avoir assisté a ce moment magique.
Le lundi, place a une légende de la musique rock britannique. En effet l’ex leader de The Police, nous gratifie d’un passage remarqué et remarquable. Accompagné de son fils, qui fait sa première partie et ensuite les chœurs sur le set de son père, il nous déballe tous les grands classiques de son répertoire, que ce soit ceux de son ancien groupe ou encore les siens, pour le plus grand bonheur des 10000 spectateurs venus remplir cette coquille en ébullition.
Déjà présent l’an dernier pour leurs comeback, les trois ex-Téléphone avaient promis de revenir cette année pour mettre de nouveau le feu à Colmar. Si l’an passé en effet ce fut une vraie explosion de joie et une vraie fête de retrouvailles, avec un public survolté, cette année l’ambiance y fut beaucoup plus calme à mon goût. Pourtant les trois compères ont enchaîné les grands classiques du groupe, avec une bonne humeur apparente, mais malgré tout le public était bien moins réceptif. Peut être qu’avec une nouvelle setlist ou de nouveaux morceaux la magie opérera de nouveau.
Place aux Pixies pour cette soirée du 02 Aout. Malgré un concert plutôt de bonne facture, ce sera plutôt l’artiste américaine LP qui retiendra toute notre attention. En effet ce petit brin de femme à la voix si spéciale et au sifflement si juste a su attirer l’attention du public et de votre serviteur. Et scéniquement, la chanteuse tient la baraque, déambulant le long de la scène histoire de bien marquer son territoire. Après la découverte sur album, un vrai coup de foudre sur scène. A revoir rapidement en tête d’affiche histoire de profiter de sa présence plus longtemps.
Nous passerons rapidement sur la journée du jeudi avec la présence de Maitre Gims, ou bien devrais-je dire le maître de l’autotune, avec en première partie MHD. Si le style ne me plaît pas du tout, il faut reconnaître que MHD sort son épingle du jeu et a su me faire remuer mon arrière train le temps de quelques secondes. Mais concernant Maitre Gims, avec toute la volonté du monde, je n’y arrive pas. Mais je dirais qu’importe, tant que les spectateurs venus nombreux, ont pu prendre plaisir, n’est-ce pas le principal ?
Nous arrivons petit a petit a la fin de cette 70ème FAV, et place a la relève pour ce vendredi soir. C’est encore des enfants du pays qui vont mettre le feu : Claudio Capeo mettra tout le monde d’accord dès sa venue sur scène. Il joue devant un public déjà conquis d’avance, tant ce dernier a écumé les allées de la FAV pendant des années avant cette consécration méritée. Puis c’est au tour de Vianney, déjà présent l’année dernière. Si en 2016, son passage m’avait laissé plutôt dubitatif, il faut reconnaître que cette année j’ai été beaucoup plus ouvert à sa prestation et y ai trouvé un certain plaisir de le voir manœuvrer seul sur cette scène immense. Le final de la soirée sera la prestation de Julien Doré. Ne l’ayant jamais vu, j’étais curieux de le découvrir tant j’avais eu d’éloges sur ses prestations scéniques. En effet il s’agit la d’une bête de scène sachant captiver le public dès les premières minutes du concert. En fin de compte une belle découverte tant au niveau des compos et de leurs interprétations live.
Retour au rock le samedi soir avec Placebo et un petit groupe de jeune britannique « The Jacques ». Attardons-nous sur ce dernier le temps d’un instant car ce groupe, avec la désinvolture de ses membres, ce son typiquement british, et son côté un peu destroy n’est pas sans rappeler les frères Gallagher et Oasis. On leur souhaite une carrière aussi longue que celle de leurs grands frères et quelque chose me dit qu’il faudra les surveiller de près.
Avec Placebo, on peut s’attendre a du très bon comme du moins bon selon l’humeur de son chanteur Brian Molko. Ce soir fut plutôt un bon cru malgré la froideur du groupe qui ne communique que très peu avec son public, bien que que le leader parle parfaitement notre langue. En effet j’ai un peu de mal à comprendre la distance que peut mettre un artiste avec son public, alors que ce dernier dépense sans compter pour écouter et voir ses idoles.
La Foire se termine sur la fameuse Hard Rock Session qui sera, pour le coup, peut être la dernière. Le manque d’enthousiasme de la part du public pour profiter d’un plateau de groupes internationaux fait que l’organisation pense sérieusement à remplacer cette date par une date classique. Il s’agit d’un cercle vicieux qui veut que s’il n’y a pas de public, il n’y a pas de budget pour des groupes plus importants, et du coup le public ne vient pas. Cela est bien triste car pour le plateau de cette année, pour ce prix, c’était l’occasion de voir 4 bons groupes de métal à regarder en buvant une bonne bière avec des potes. Donc je parie que ceux qui râlaient a propos de la programmation vont bientôt râler car la HRS aura disparu, mais il sera trop tard. Et c’est dommage pour ceux qui appréciaient cette journée.
Cette journée, parlons-en. Ayant vu trois des 4 groupes dans les deux mois précédents, il était bon de voir si les prestations étaient les mêmes et de la même qualité. Ce sont les Pretty Maids qui ont ouvert la journée avec un set rentre dedans et propre. Même plaisir d’être sur scène et même envie d‘en découdre avec le public. Un vrai plaisir de les revoir.
Puis ce sera au tour de nos voisins Suisses, Gotthard, de nous gratifier d’un set qui fait chaud au cœur. Un petit plus par rapport au set vu en Espagne, car la barrière de la langue pour communiquer n’y était plus. Ce qui fait que le public et le groupe étaient plus en osmose. Un vrai bonheur de les avoir revus.
Deuxième groupe nordique de la soirée et entrée en scène théâtrale pour Hammerfall. Leurs heavy metal beaucoup plus rentre dedans fait monter d’un cran les décibels et les mouvements de tête du public. Puissant, efficace, le marteau de Thor nous rapproche peu a peu du Walhalla !!;
Walhalla que nous atteindrons un peu plus tard avec Amon Amarth, venus avec la troisième scène de la tournée (après le Drakkar et le casque) c’est à dire les deux dragons cracheurs de fumée. Que dire de ce set ? Magnifique, tant au niveau scénique (fumigènes, pyrotechnie) que théâtral (combats de Vikings, chevauchée de dragons) avec des morceaux qui vous collent les roustons aux jeans !! Un pur bonheur je vous dis. Et en final, quand tous les membres du groupes boivent cul sec de la cervoise dans leurs cornes à la santé de tous le public, c’est la cerise sur le gâteau !
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, avec cette HRS se clôt cette 70ème édition de la FAV. On attend impatiemment la suivante avec une seule crainte : que la HRS ne soit plus à l’ordre du jour.