Depuis le Moshfest de l’année dernière, la Secret Place n’avait pas accueilli de groupe de grind digne de ce nom. Ce soir, ils n’ont pas programmé les troubadours à deux sous, ils ont pris la crème de la crème avec Magrudergrind
L’ouverture des hostilités se fait avec les locaux de Mosh Pig, groupe de grindcore sévèrement burné qui nous propose un set détonnant. Une petite demi-heure qui passe à la vitesse de l’éclair. Le parterre est très clairsemé, mais les afficionados du Mosh n’en perdent pas une miette et gratifient les musiciens de tout leur art en expression corporelle. Le chanteur se mêle régulièrement au public et ne ménage pas ses efforts. La mention spéciale revient à leur batteur qui se démène comme un beau damné derrière ses fûts. Point de vue son et musique, faut pas chercher là une quelconque originalité, c’est du grind dans toute son élégance. Bref, belle mise en bouche.
Primitive Man, c’est un peu l’ovni dans la programmation de la soirée. Du Doom au milieu d’une prog axé Grind ça peut paraître assez bizarre comme choix, mais bon le plateau est vendu comme ça à la salle donc on prend ce qu’on nous donne. Bizarrement tous les Moshers ont disparu des premiers plans. Il est vrai que là le niveau BPM est bien moindre, le trio prenant tout son temps pour exprimer son talent musical. On attrape un riff, on l’étire et on place par-dessus une batterie minimaliste à souhait. La voix caverneuse du chanteur n’est alors plus que le seul fil conducteur qui vous accompagnera jusqu’aux portes des limbes. Pour les curieux, et apparemment les quelques fans du groupe, la sauce prend plutôt bien et de mon côté aussi. S’il n’y avait pas eu ce petit incident technique au niveau de la guitare, cela aurait été encore plus prenant. Un groupe à suivre de très près, d’une subtile violence dévastatrice.
Magrudergrind a oublié la partie subtile de la musique, là on est plein dans l’ultra violence à l’état pur. Le pit est d’ailleurs à l’image de la musique proposée, des jambes qui volent, des slams à n’en plus finir, on dirait que le public est là pour vivre les dernières heures de sa vie. Quant au groupe, le trio fait le taf, le chanteur survolté n’hésite pas à s’envoyer en l’air en rejoignant le pit plusieurs fois, le gratteux dans son coin se démène comme un beau diable et le batteur, lui non plus, n’est pas en reste. La setlist est magique et nous offre quelques bons brûlots issus de leur dernier bébé « II », même si parfois j’ai l’impression que ces titres sont peu plus « core » que « grind ». Toujours est-il que le set est expédié en moins de 40 minutes, on a tout de même eu droit à une bonne vingtaine de morceaux tous plus dégommants les uns que les autres. Bref un très bon live salvateur et très bien foutu.
Voilà une prog béton, le seul truc une fois de plus c’est le peu de curiosité des gens, le manque de public. Faut s’appeler comment pour remplir une salle ? Une belle prog offerte ce soir par la Secret Place, une prog qui n’augure que le meilleur pour le Moshfest du mois de mai.
Merci à Aurore
