En 2014, j’avais commencé ma review du concert de Slash au Zénith par ceci : «Avant de commencer, soyons honnêtes : j’adore tout ce que fait Slash. Les Guns, le Snakepit, le Velvet Revolver, son album solo puis ses deux disques avec Kennedy et les Conspirators. Tout. Voilà pour l’objectivité du gars qui écrit la chronique. » Autant vous dire que l’excitation était à son comble quand Guns’N Roses ont laissé transparaître que leur « retour » était possible (retour de l’ancien logo sur les réseaux sociaux, puis panneaux publicitaires), puis quand l’annonce du Coachella a été réalisée.

La patience a été de mise pour voir le  »Not In This Lifetime » tour arriver en Europe, mais ça en valait la peine. J’avais vu Slash trois fois auparavant, Duff avec Loaded, et le Guns newlook une fois également, mais là ça n’a rien à voir. Malgré les absences de Izzy et Steven Adler (voire de Gilby Clarke et Matt Sorum), on y est, enfin, on va voir Axl, Slash et Duff jouer ensemble !

Tickets en Pelouse Or sécurisés des mois à l’avance (merci à mon collègue de Daily-Rock pour les deux derniers billets, il se reconnaîtra !), on arrive sur le parvis du Stade de France sur le coup de 18h, après avoir souffert de la chaleur dans les transports en commun.

Tyler Bryant et ses Shakedowns résonnent déjà dans l’enceinte, mais on ne se rentrera que vers 19h, alors que les ignobles Biffy Clyro (qui sont donc écossais et l’ont répété au moins 25 fois) ont déjà commencé depuis quelques temps à torturer l’audience déjà assez nombreuse. J’ai trouvé ce concert ignoble, même si je m’en foutais pas mal car l’excitation de voir le headliner était énorme, mais là franchement je ne vois pas ce que je peux écrire d’autre. Insultez-moi (ou expliquez-moi) dans les commentaires si vous êtes fans du groupe, je ne le prendrai pas mal !

Heureusement, toutes les mauvaises choses ont une fin, et vers 19h35 commence le changement de plateau (super rapide), et l’attente (beaucoup moins rapide) qui doit nous mener vers 20h. Et, miracle, vers 20h05, ça y est, ils sont là, ils ne sont pas deux heures en retard, et ils nous envoient  »It’s So Easy » dans la face. Axl se dandine comme au Ritz 88 en chantant que ta sœur est prête à être cueillie, Slash bombarde ses solos avec gros plans sur les écrans géants, et la foule lève son middle finger en gueulant Fuck Off.

On enchaîne sur « Mr Brownstone » et « Chinese Democracy », comme de coutume sur cette tournée, l’occasion de voir que ce line-up rend justice aux compos du chef d’œuvre de 2008 (là-encore, insultez-moi dans les commentaires), et aussi de mettre en lumière Richard Fortus. Si vous avez vu les Guns avant cette reformation, c’était le gars qui ressemble à Ron Wood avec des tatouages et qui balançait la rythmique dans son coin. Bah là, rien à voir, il est utilisé à sa juste mesure, et le gars est doué, on aura l’occasion d’en reparler.

« Welcome To The Jungle » fait traverser les premiers gros frissons dans la foule, malgré un son assez abject. En parlant de son ignoble, on touche le fond sur la chanson suivante, « Double Talkin Jive », dont l’intro est interrompue par Axl pour faire signe au public de se calmer et de reculer un peu sur les premiers rangs, apparemment bien compressés. Ce même Axl traitera un gars de la sécurité de « butthead » un peu plus tard dans le show. Les Guns sont bien là !

Après un « Better » assez sympa, vient la claque « Estranged ». Les planètes s’alignent, le son s’améliore soudainement, et Slash sort sa Les Paul Goldtop pour les leads en micro grave (cf les lives de la tournée « Use Your Illusion », vous verrez !), et illumine la chanson de ses licks superbes. Sacré moment !

S’en suit une version sympa mais assez bordélique de « Live and Let Die » –même si l’originale est déjà assez sale – puis Duff prend le relais pour chanter sur une version plutôt couillue de « New Roses » des Damned (exit donc Attitude des Misfits), avant qu’Axl fasse son retour, après avoir changé sa tenue ridicule pour une tenue encore plus ridicule, pour un « This I Love » vraiment excellent.

On continue ensuite avec un « Civil War » vraiment excellent – Axl est vraiment en voix, et le public réagit bien – avant un « Yesterdays » sympa, mais ne déclenchant pas l’hystérie générale, et un « Coma » qui marche assez fort malgré un certain côté un peu bordélique, probablement un peu dû au son.

C’est maintenant autour de Slash de briller, avec une reprise/impro sur « Johnny B Goode », puis sa classique interprétation « personnelle » du thème du « Parrain », de Nino Rotta, un grand grand moment pour les fans du frisé ! « Sweet Child O Mine » chauffe encore plus un public qui est déjà bien en forme depuis quelques temps, avant une interprétation incendiaire de « My Michelle », chanson pas interprétée systématiquement, mais qui est une de mes préférées du groupe.

On va ensuite s’attarder sur la cover instrumentale de « Wish You Were Here » des Pink Floyd. Les deux guitaristes assurent tour à tour rythme et lead, et il est ici indispensable de s’attarder sur Fortus. Moins « shred » ou « rock’n roll » que Slash dans ses parties, il est ici superbement mis en valeur : son son est absolument superbe, et ses licks ultra mélodiques et plein de feelings contrastent ici avec le style plus crade de Slash, le rendu étant absolument fabuleux. Une superbe reprise, et superbe introduction à « November Rain ». Axl chante superbement et assure au piano, pendant que Slash exécute deux des meilleurs soli de tous les temps, qu’est-ce que c’est bon !

On approche de la fin du concert, avec d’abord la cover de « Black Hole Sun », hommage convaincant au récemment disparu Chris Cornell, puis  »Knockin’ on Heaven’s Door » qui fait un carton, malgré des passages de participation du public rallongeant inutilement la chanson, puis enfin le classique « Nightrain », qui rappelle, s’il en était encore besoin, à quel point les Guns ont pondu dès leur premier album un des disques les plus marquants du rock’n roll !

Cela fait largement plus de 2h que le show est commencé, mais on sait déjà que le rappel va être copieux. Après un « Sorry » agréable sans être dingue, les Guns sortent la ballade de bogoss « Patience ». Slash est assis et s’applique pendant que Axl réussit là une de ses meilleures performances de la soirée, tant on se croirait à écouter le « Live Era ». Puis on enchaîne avec une cover bien plus rock, avec le célèbre « Whole Lotta Rosie » de l’autre groupe de Axl. Les die hards du DC semblent ne pas trop apprécier cette reprise, mais force est de constater qu’elle est plutôt réussie et en place, le timbre de voix d’Axl étant particulièrement adapté, et Slash réussissant le solo à la perfection. Dommage qu’Angus himself ne soit pas venu lui-même nous rendre visite, comme cela a été le cas une paire de fois sur cette tournée.

C’est ensuite « Don’t Cry » qui est jouée. Gros gros moment du show, voir Slash jouer ce solo devant nous est vraiment une chance qu’on apprécie à sa juste valeur ! On continue avec « The Seeker », de The Who, assez bordélique mais plutôt entraînante. A la décharge de nos héros du soir, le groupe original avait également parfois tendance à être un peu brouillon sur scène (vous pouvez m’insulter une fois de plus, ou vous repasser leur live à l’île de Wight pour vous en convaincre), donc on ne leur en tiendra pas rigueur.

Arrive ce qui devait arriver, le concert est quasiment terminé…Ca fait 3h10 qu’on est dessus, mais c’est passé vite, très vite. « Paradise City » vient, comme de coutume conclure le set des Guns n’ FUCKIN Roses, et de fort belle manière. Axl s’égosille, les confettis et pyro marquent le coup, pendant que Slash, une dernière fois, devient fou sur le dernier solo de la soirée.

3h15 donc, et un retour brutal à la réalité puisque les écrans géants annoncent que le service des RER est interrompu.

Que dire ? Qu’on a eu ce qu’on attendait, ce dont on rêvait depuis longtemps, et même plus. Une setlist de mammouth, des performances collectives et individuelles de haute volée, et un stade quasi plein. Certes, Axl et Slash n’ont pas toujours l’air complice, certes Melissa Reese sert pas mal de déco, certes on n’a ni Steven Adler, ni Izzy Stradlin, certes le son a été de qualité inégale, mais bordel, quel pied !

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