Le premier album de Ghost, Opus Eponymous, est probablement l’album que j’ai le plus écouté depuis 2010. J’ai tout adoré sur cet album. Le côté mélodique, les riffs, la production, la pochette, tout ! En revanche, Infestissumam, et dans une moindre mesure l’EP If You Have Ghosts, m’avaient laissé de marbre… La sortie de Meliora a donc été un soulagement, puisque là encore, j’ai adoré.
La seule fois que je les ai vu, en première partie de Slayer et Mastodon au Zénith de Paris, pile pendant le quart de finale France/Allemagne l’an passé, donc devant trois tondus, sur un quart de scène, et pendant une demie heure m’avait plu, mais les conditions n’étaient pas idéales.
Leur passage à Barcelone était donc immanquable pour moi, d’autant qu’il avait lieu à la Sala Apolo, une des salles préférées des locaux. Effectivement, elle est superbe ! Tout en bois, du sol au plafond, en passant par les balcons, et dotée d’un cachet unique, elle permet également une très bonne visibilité quel que soit l’endroit où on se trouve. C’est d’autant plus appréciable que le « rituel » de ce soir était sold out, soit un petit peu plus de 1000 personnes.
On passera sur la première partie, Dead Soul, trio assez improbable me plongeant dans un ennui me rappelant les heures les plus sombres de la Route du Rock…Le public applaudit poliment entre les morceaux, discute pendant (le son n’est pas très fort) et prend son mal en patience. J’en profite pour voir à quoi ça ressemble un fan de Ghost, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’audience est assez éclectique. Quelques émos, des métalleux avec des tee-shirts de groupes aux noms qui font peur (dont le gars qui était à côté de moi dans le métro pour aller voir Slayer à Barcelone en début de mois), quelques punks avec des belles crêtes : il y a un peu de tout.
Sitôt ce pénible moment passé, une musique assez méditative est passée en fond sonore tandis que la lumière se fait moins vive et que les roadies allument quelques bâtons d’encens sur la scène.
La date de ce soir est complète, et c’est donc sans véritable surprise que Papa Emeritus III et ses nameless ghouls entrent sur scène dans une ambiance formidable. La réaction du public sur l’enchaînement parfait Spirit/From The Pinnacle To The Pit prouve que Ghost n’a pas son pareil pour écrire des tubes aux mélodies qui marquent instantanément l’auditeur tant les gens chantent ces chansons en chœur alors qu’elles n’ont que quelques mois. Retour aux sources sur Ritual, fabuleux extrait du premier disque, et Con Clavi Con Dio. Per Aspera ad Inferi me convainc plus que sur disque malgré son refrain lourdingue, car les guitares sont assez en avant, et cette chanson sonne donc bien plus « méchante » que sur Infestissumam. Body And Blood marche vraiment très fort, et son soli mélodique fait là encore son petit effet, puis c’est au tour de deux titres du dernier disque d’être interprétés, Devil Church, et surtout Cirice qui est reprise par tout le public. Year Zero rencontre également un franc succès, avant le premier moment « blah blah » du concert, Papa prenant longuement la parole pendant que ses Nameless Ghouls font des cœurs avec leurs mains, image pour le moins surprenante. Vient ensuite, pour moi, le grand moment de la soirée : He Is, avec son intro superbe et son refrain imparable, puis Absolution, chanson tubesque à souhait. Ghuleh/Zombie Queen ne m’a pas spécialement marqué, sauf l’intro, aussi superbe et captivante que sur disque. Vient ensuite le moment de conclure, avec If You Have Ghosts, là encore longuement introduite par Papa, qui balancera des bisous au public pendant la moitié de la chanson. Clap de fin, une heure cinq minutes montre en main…
Les suédois reviennent sur scène, et Papa parle un long moment, expliquant que la chanson suivante a trait à l’orgasme féminin : il s’agit de Monstrance Clock, dont les paroles « Come Together/Come Together As One » sont reprises par un public espagnol conquis.
Le groupe se retire et ne reviendra pas.
J’ai adoré ce concert, beaucoup de chansons de Meliora, une ambiance superbe, un son au poil…mais je ne peux m’empêcher d’avoir quelques regrets…Tout d’abord, la setlist : deux chansons de Opus Eponymous, et seulement une heure vingt de concert, ce que je considère assez léger pour un groupe en tête d’affiche, hors musiques extrêmes. Il y aurait largement eu le temps de rajouter Elizabeth ou encore Stand By Him qui font à chaque fois un carton sur scène. Ensuite, l’aspect visuel du show. Je n’en ai pas parlé, c’est parce qu’il n’y avais pas grand chose à dire: en dehors des tenues traditionnelles du groupe que tout le monde connaît, seulement un petit backdrop, et rien d’autre. Je me souviens d’une interview donnée dans Rock Hard il y a quelques années, dans laquelle un ghoul expliquait que le groupe ambitionnait de grossir et de jouer en tête d’affiche pour pouvoir offrir un show plus visuel, avec des décors, des accessoires…Alors même si je ne m’attendais pas à une scène digne de Iron Maiden ou Kiss, force est de reconnaître que j’attendais plus.
Mais clairement, je chipote, car musicalement, malgré quelques petites longueurs, on a touché du doigt la perfection, et c’est avant tout pour ça qu’on va à des concerts !