Quel bonheur de se retrouver à nouveau sur le domaine de Châteauloin. L’année dernière on était venu se prendre une volée par le père François et ses acolytes de Pigalle, cette année on a remis le couvert avec un HF Thiéfaine et un Goulamas’k pas piqués des vers.
Alors, on va commencer par le site en lui-même. On dirait que le festival a poussé légèrement les murs du côté de la petite scène, les espaces graph sont bien présents, mais amputés des canapés qui étaient tout de même confortables l’année dernière. Le seul bémol pour moi viendrait peut-être des toilettes en nombre suffisant pour cette soirée là, mais d’après les échos la veille ça a été la guerre (et je passe la propreté des toilettes moi qui me plaignais du Hellfest) et puis franchement les toilettes plastiques tout moche c’est démodé ….VIVE LES TOILETTES SÈCHES (et cela irait bien avec l’esprit du festival)
Allez après un après-midi marathon en interview on va passer à la musique. Les premiers à ouvrir le bal sur la grande scène sont « The Wanton Bishops ». Ce qu’il y a de bien à Néoules c’est que chaque année il y a une chouette découverte française. Hé bien cette année ne déroge pas à la règle avec ce groupe. Au programme Blues Rock vitaminé agrémenté d’une couche d’harmonica et d’un brin de folie. Un set à mon avis trop court où les ambiances musicales proposées ne seront pas sans nous rappeler le groove endiablé des « Scarecrow » (sans touche Hip-Hop) et les ZZ-Top et consort. Bref ça tabasse et ça nous permet une belle ouverture. Bonne pioche pour le responsable du Festival.
Le groupe qui a ouvert la petite scène, OnX, va nous proposer un set de très bon aloi. Un rock alternatif alliant divers influences, un chanteur bien en place et des musiciens qui à coup sûr savent de quoi ils parlent. Leur rock’n’roll aux relents de Rock un peu californien, nous remets dans les oreilles les vieux titres à la Sum 41, à la Pearl Jam ou à la Green Day. Parfois pop, toujours rock leur set passe comme une lettre à la poste. Ras- le- bol des Dissonant Nation et autres daube made In France, la voilà la relève du rock.
L’ovni strasbourgeois Ernest, arrive sur Néoules. En voilà une bien belle scène puisque le groupe a toute une décoration et un concept très old school, ce qui nous offre une belle projection dans le passé. Alors, Ernest c’est de la poésie décalée, c’est un vieux piano de bar, un banjo, une bonne dose d’autodérision, une couche de poésie et le tout nous donne des chansons à l’ancienne. Perso si j’avais dû mettre un groupe de la même ville et dans un style proche j’aurais choisi les Weepers Circus, mais là faut avouer que ça passe plutôt bien. Mention spéciale pour la petite reprise de Gainsbourg qui va bien le tout, sous l’œil du Monsieur peint l’année derrière sur ce même site par Mr Ben Vasa. Affaire à suivre du côté d’Ernest.
Café Ber qui ? Café Bertrand ? Quand j’ai vu ce nom à l’affiche je me suis dit « yes le groupe qui ouvrait pour Deep Purple …ça va forcément être bon ça ». Ben écoutez c’était sympathique, mais pas exceptionnel. Hormis un bassiste qui reste authentique sur scène on a l’impression que tout le reste est surjoué. Et pis les morceaux restent uniformes y a aucune variation dans la musique du groupe cela en deviens vite très chiant. Et je ne vous parle pas de ces trop nombreux solos de guitares. Ah oui le mec connaît son boulot, mais putain trop de solo tue le solo. Déception déception.
Hubert Felix Thiefaine. L’année dernière le fest avait fait jouer en dernier Charlelie Couture, ce qui avait valu un vidage du site. Cette année le festival fait jouer les goulamas’k après Thiéfaine en nous promettant une fin de soirée avec les genoux jusqu’à la tête (chose faite) et le papi va faire le job. Hubert fort de son dernier album nous envoie direct un titre de celui-ci en guise d’introduction. Pas de grands moments de communications avec le public mais en revanche une chouette complicité avec son fils Lucas qui, il faut bien l’avouer, distille avec sa guitare, des mélodies forts bien pensées. Evidemment Thiéfaine c’est un peu comme Renaud, leurs musiques ont bercé nos vies donc on a un peu l’impression d’avoir BO de notre jeunesse. Que des tubes, exécutés de belle manière et sans grosses fautes de parcours. Bref une bonne heure de set fort agréable qui saura ravir le millier de personnes présent ce soir.
On parlait de Charlelie qui avait vidé le site. Ben voilà c’est la même avec Thiéfaine. On se retrouve à 200 personnes pour se prendre la raclé des Goulamas’k groupe Montpelliérain qui porte haut et fort les couleurs, les idées, les valeurs, les traditions de l’occitan. Mais voilà …. Le public trop élitiste, trop gangrené parce que l’on nous passe à la radio ne daignera même pas rester après HFT pour voir ce phénomène qui arpente les routes depuis 15 ans. Quelle belle ouverture d’esprit, quelle belle preuve du fameux vivre ensemble. Un peu de curiosité non de dieu, un peu d’ouverture d’esprit et d’éclectisme n’a jamais fait de mal messieurs dames, donner de soit pour 3 ou 4 morceaux n’a jamais rien coûté. J’ai envie de dire tant pis nous on va se gaver. Et ça envoie sec, le Ska P Français envoie tout le long et que ça balance des flûtes, du bouzouki, du sac de gemecs et le tout dans les langues régionales et traditionnelles. Moi ce que je kiff c’est le moment où tous les drapeaux régionaux se retrouvent sur scène pour « Mon Pais » ben ouais la sauvegarde de nos coutumes locales commence par là une mutualisation de nos efforts et ça les Goulamas’k le disent haut et fort. Une heure, une heure les genoux jusqu’à la tête. Cette fois c’est banco pour Christophe et son équipe.
FAT FAT FAT une belle journée, une belle édition vivement 2016 qu’on y revienne.
Merci à Christophe et JAMES pour leur accueil, merci à Sarah pour son énergie, à Yek pour les photos, à Ben Vasa pour son temps et aux bénévoles qui font de ce festival ce qu’il est 25 ans plus tard.