On attaque en pleine forme cette deuxième journée de Download et il vaut mieux car la programmation s’annonce chargée en adrénaline, en slam et folie en tout genre. Voyez un peu:
Wild Mighty Freaks (main stage 2)
En voilà un beau cadeau empoisonné ! Les locaux de WMF et leur rap-metal avaient le privilège d’ouvrir la journée sur la Main Stage 2. Scène gigantesque où les franciliens paraissent rapidement un peu perdus. Il faut dire qu’avec derrière eux peu de morceaux à défendre, la localisation avait tout du casse-gueule d’autant que Nothing More juste à côté qui tourne un peu partout en Europe et un peu plus tard les Tagada Jones sur la Warbird qui débordait de toutes parts auraient sans doute eu plus leur place sur cette scène immense. À revoir avec un peu plus de bouteilles pour se faire une meilleure idée.
Crossfaith (main stage 1)
Les japonais bondissants ont l’honneur de la Main Stage 1 pour ce début de journée. Groupe énorme chez eux, ils ont plus de mal à faire leur trou chez nous malgré des prestations live souvent explosifs. Un début de set pêchu (« Jagerbomb », « Freedom ») et la célèbre reprise de Prodigy « Omen » finissent de convaincre la petite foule présente en ce début d’après-midi. Malgré tous les efforts de Kenta, chanteur possédé de son état, pour motiver la foule (wall of death, circle pit, tout y passe) et un set très solide, les Crossfaith s’en sortent avec les honneurs sans réussir totalement à emporter la foule. À revoir en petite salle.
Tagada Jones (Warbird stage)
40min de set sur une toute petite scène pour le groupe qui a renversé la War Zone du Hellfest il y a un an. Une foule de fans se (com)presse face au quatuor rennais qui écume les scènes de 25 pays depuis plus de 20 ans. Pourtant Niko Jones n’a rien perdu de sa verve comme en atteste « Mort aux cons », tiré du 9ème album du groupe « La peste et le choléra » sorti en 2017. Le public est constitué de vrais fans qui reprennent en chœur les refrains de « Vendredi 13 », instant émotion en mémoire des victimes du Bataclan. On sort du concert un peu sur sa faim, nul doute que le groupe aurait mérité une main stage et un set un peu plus long…
Nothing More (Spitfire stage)
Nouveau statut pour les Nothing More depuis leurs nominations aux Grammy Awards pour un groupe qui le mérite largement. Nouveau statut mais petite scène également pour les texans avec une ouverture aux percussions, Johnny Hawkins étant à l’origine le batteur du groupe. Désormais (brillant) chanteur, le sieur Hawkins fait visiblement face à une allergie l’empêchant comme à chaque sortie de porter tout vêtement au-dessus de la taille. Ou son statut de sex symbol y est pour quelque chose ? Malgré le bruit ambiant de la main stage 2 toute proche qui empêche parfois de bien entendre les passages en chant clair, le groupe ricain maitrise son set enchainant les tubes du groupe pour un public rapidement conquis. Au final, beaucoup d’énergie et la confirmation que l’on tient là l’un des groupes rock les plus prometteurs de sa génération.
Hollywood Undead (main stage 1)
(Mode groupie à casquette ON) C’est avec une certaine inquiétude que s’effectue l’attente du set des HU. Fan de la 1ere heure, déçu du dernier album (la chronique ici) trop popisant, et inquiet du rendu live après un passage au « Rock am Ring » assez raté, je suis curieux de voir le résultat en live des nouvelles chansons devant un public loin d’être le sien. En apparence. Car dès « Watever It Takes », le ton est donné. Gros set en perspective. Si pour le clin d’œil les 2 premiers titres se font masqués comme à leur début, ils les enlèvent rapidement pour une setlist très variée, allant du premier album « Swan Songs » (Everywhere I Go) jusqu’au plus récent, en passant évidemment par les classiques « Hear Me Now », « Been To Hell », « War Child »….. Le moment fort du set restera la montée sur scène de Matthias spectateur anonyme jusqu’à ce que Johnny Scene le choisisse parmi les guitaristes du public. Un simple accord au programme mais une chanson complète « Comin’in hot » et un sacré souvenir ! Le groupe s’amuse d’ailleurs à reprendre des bouts de classiques (Metallica, rammstein), fait chanter du gun’s à son batteur…… Au final un excellent set qui aura convaincu plus largement que son auditoire habituel.
Avatar (main stage 1)
Très belle claque donnée par le groupe suédois, porté par un clown à la fois hilarant et inquiétant. Jocker fou ou nouvelle icône à la Alice Cooper ? Johannes Eckerström témoigne aussi d’une sensibilité et d’une grande gentillesse à l’égard du public, qu’on retrouve rarement dans les groupes qui arpentent les scènes depuis presque 20 ans ! La propagande impériale « A statue of the king » plante le décor très « Freaky » dès les premières notes. Costumes impeccables, belle mise en scène, on peut redouter un spectacle théâtral un peu ennuyeux… il n’en est rien ! Les gros riffs à la Black Sabbath alternent avec d’incroyables harmonies et surtout un groove addictif qui ne saurait laisser stoïque. Clin d’œil à des classiques comme l’excellent « Bloody Angel » ou le disjoncté « Smells like a freakshow ». Avatar est un groupe nordique encore peu connu de nos contrées, à découvrir et à consommer sans modération !
NoFX et The Offspring (main stage 1 et 2)
Difficile de séparer les 2 concerts tant les points communs sont nombreux entre les sets des 2 groupes (en moins bordélique pour les Offspring). Mythes vivants de la période punk-rock des années 90, les 2 groupes et leurs cohortes de tubes font le plein de fans pour des concerts à regarder une bière à la main. On chante, beaucoup, on sautille, on reprend les chœurs…. Séquence nostalgie au Download ! Si le set des NoFx, très décousu comme souvent avec la bande à Fat Mike (en robe pour l’occasion), finit par un peu décourager les plus patients à l’heure du repas, les Offspring livrent eux une prestation sans trop de jeu scénique mais d’un carré pour une fois assez irréprochable vocalement alors que c’est souvent loin d’être le cas. Les 2 compères enchainent les classiques comme d’autres les pintes. Jeunes comme moins jeunes, on est surpris de constater que quasiment toute l’assistance connaît les paroles de « Self esteem », « pretty fly », « the kids aren’t alright ». La californie fait du bien à Bretigny !
Marilyn Manson (main stage 1)
Comment un artiste considéré comme un grand monsieur de l’histoire Métal a pu s’éteindre à ce point ? Marilyn Manson n’est plus que l’ombre de lui-même… L’homme qui a réussi, il y a 15 ans, à ébranler le gouvernement américain armé du missile Hollywood, aujourd’hui ce même artiste peine à réveiller 10 000 personnes un vendredi soir… Une fois passée la joie d’entendre des classiques tels que « This is the new shit » ou « Fight song », l’ardeur d’antan, la passion, la rage et malheureusement aussi la voix n’y est plus… on sort de ce concert un peu triste et nostalgique.
Retrouvez toutes les photos de cette deuxième journée ici
Textes : Auriane et Arno
Photos : Nadèje et Nico