Si le nom de Little Caesar ne dit pas grand-chose aux rockers français, le groupe n’en est pourtant pas à ces premiers méfaits. Sa légende commence en 1989, lorsqu’il sort son premier album. A une époque ou les guns atteignent des sommets de popularité, Little Caesar se fait rapidement un nom, et certains de leurs titres sont largement diffusés par la toute jeune MTV.

Malheureusement, le public est d’humeur changeante et, lorsque le grunge fait une entrée fracassante, celui-ci s’est déjà lassé d’un hard rock qui parait désormais bien sage. Résultat, en 1992, le second album est un échec commercial retentissant, et la maison de disque du groupe ne tarde pas à l’abandonner au profit d’un grunge devenu plus rentable.

Lâché par sa maison de disque, le chanteur Ron Young dissout Little Caesar, et va se consoler sous les coups de Schwarzenegger, qui le balance gentiment par la fenêtre dans une fameuse scène de Terminator 2.

Mais cette pose ne dure pas et, en 2001, le groupe se reforme pour produire une série d’albums plus qu’honorables. Nous les retrouvons donc en 2018 avec ce  »Eight » qui, encore une fois, ne fera pas tâche dans sa grande discographie.

Eight semble plonger ses racines dans les rives du Mississipi, le berceau du blues, ou tout a commencé. Les riffs gras et la voie plaintive de Young rappellent le ZZ Top heavy de « rio grande ».C’est flagrant sur les boogie bluesy tels que « Crushed Velvet », « Another Fine Mess », et le classieux « Slow Ride ».Mais Little Caesar ne ce contente pas de reprendre l’héritage des guitar heros texans.

Placé en ouverture, « 21 Again » voit le groupe débarquer toutes guitares dehors, dans une chevauchée fulgurante, à faire rougir les Guns’N’Roses. Plus sage sur la ballade « Mama Tried », il montre qu’il peut se faire plus mélodique, sans renier son identité blues rock.La douceur de « Time Enough For That » va plus loin, et voit le groupe fricoter avec la pop. Mais, là encore, le blues n’est jamais loin.

Au bout du compte, Eight est une grande réussite. Servi par le feeling de son guitariste, l’album parvient à être varié sans perdre son identité dans des expérimentations foireuses.

https://www.facebook.com/LittleCaesarOfficial/

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