Puissant, guitares accordées au second sous-sol, qui ‘fuzzent’ sans trop de nostalgie (parce que le fuzz à l’ancienne, ça sonne moyen, ne nous mentons pas). Tout juste se permettent-elles quelques échos psychés sur ‘Dawn Raiders’, s’y noient carrément dans le final de ‘Spoils of a Portrait King’, comme pour se faire pardonner leur compacité bien contemporaine. En résulte un stoner chaloupé, servi par voix puissantes au parfum de vieux cuir, de graisse de moteur et de zinc patiné par les lustres. Votre défi du jour : parvenir à ne pas secouer la gueule sur le gras boogie de ‘Down by the Banks’, qui a tout le potentiel d’un futur classique en concert.
L’ensemble, très homogène et ne bousculant pas les conventions, se situe quelque part entre Down et Red Fang pour la puissance du son, la voix intelligible mais râpeuse, les structures des compos sans chichis, peut-être un peu courtes ? On reprendrait volontiers le double de ‘Sleepwalkers’ ou du rageur ‘Mortuary Teeth’: deux minutes les gars, merde, sérieux ? L’impression de brièveté générale (hormis, ‘What Else?’ la dernière chanson manquant de justesse les neuf minutes) est soulignée par l’enchaînement systématique des titres, comme un concept-album dont on aurait paumé la pochette. Le genre de disque radical, énième petit-bâtard de Motörhead, qui donne envie de patauger dans un marigot de houblon. Paraît que c’est bon pour les cheveux, si vous n’en avez pas déjà fait le deuil.
FICHE CD
Terminal
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