Lightbulb Alley et Hoozbah: Un pas en avant vers le passé!

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Le 9 mai, j’ai rencontré au bar Nyks au coin de Bleury et Sainte-Catherine, les chanteurs des groupes Lightbulb Alley et Hoozbah qui s’apprêtent à lancer leur album respectif le 8 juin prochain à l’Escogriffe à Montréal. Je vous présente donc une courte entrevue avec Allister (A) et Nazar (N) dans laquelle on a parlé musique, musique et un peu de musique. Bonne lecture!

 

A: Nazar, est-ce que vous prévoyez vendre des disques le soir du lancement?

N: Oui on devrait, mais on a eu quelques délais dans l’enregistrement et on va vraiment lancer l’album deux semaines après le concert. On aura des copies physiques de l’album de disponibles pour ceux qui viennent nous voir, mais on voit cette soirée comme une tribune pour montrer au monde notre musique avant la «sortie» officielle

 

D.R: Donc Allister, peux-tu nous parler de ton groupe?

A: On s’appelle Lightbulb Alley, on joue depuis maintenant plus de 10 ans, environ 12 à vrai dire.

 

D.R: Et est-ce que tu viens de Montréal

A: Non je suis originaire de Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest

 

D.R: Wow! Et est-ce que tu es venu à Montréal pour faire de la musique?

A: Non à vrai dire je suis venu pour une femme, mais c’est vite devenu pour la musique

 

D.R: Tu as probablement gagné à l’échange! Donc comment est-ce que tu décrirais ton groupe?

A: C’est du rock de garage, du rock and roll, c’est de la musique pour faire danser les gens et avoir du plaisir.

 

D.R: Et est-ce que c’est ton premier album?

A: Non le 3e.

 

D.R: Comment est-ce que tu prévois lancer cet album par rapport à comment tu l’as fait pour les deux premiers?

A: Bien pour le premier, nous avions une compagnie de disque qui nous a beaucoup aidés pour la distribution et à nous faire connaître… Nous permettre de jouer à la radio autour du monde et développer un public aux États-Unis. Nous avons aussi pu nous placer au palmarès des radios canadiennes. Pour le deuxième, nous avions un producteur Deron, qui nous a beaucoup aidés au niveau du son. Nous l’avons lancé nous-mêmes, tout comme celui-ci d’ailleurs, à moins qu’une compagnie de disque décide de nous aider à le distribuer. Le deuxième album a été distribué par Fishbum Records.

 

D.R: Donc tu as eu beaucoup de soutien avec ton premier album?

A: Oui c’était avec Ricochet Sound

 

D.R: C’était ça que je voulais savoir. Donc tu tournes avec ton groupe depuis 12 ans?

A: Oui on a joué aux États-Unis, surtout à New York une bonne quinzaine de fois, on a joué dans le Midwest aussi. On a fait une tournée au Mexique ou nous avons survécu à un tremblement de terre et nous avons tourné un peu partout au Canada.

 

D.R: Qu’est-ce que tu projettes pour cet album? Comment vois-tu l’impact qu’il aura sur le public? Ou est-ce que c’est surtout quelque chose que tu fais pour toi-même?

A: Sans vouloir sonner arrogant, c’est un Magnus Opus. J’en suis très fier. Cet album représente tout ce que j’ai voulu et qu’on a toujours voulu faire en tant que groupe au niveau musical. Par la suite on fera quelque chose d’autre, mais pour cet album, on a fait ce qu’on a fait en toute liberté.

 

D.R: Et plus tôt tu me disais qu’il y a eu un gros roulement de musicien dans le groupe: Es-tu la seule constante du groupe?

A: Non je suis la seule constante, mais il y a quelques musiciens, Shawn et Pablo qui sont avec moi depuis longtemps et avant j’ai eu des gars qui ont joué 7 ans dans le groupe. Et j’ai une super bonne relation avec les anciens musiciens; il n’y a pas de mauvais sang entre nous, il y a souvent des anciens membres du groupe à nos spectacles. Le roulement est souvent dû aux changements de priorités et aux responsabilités des musiciens qui font qu’ils ne puissent plus participer pleinement au groupe.

 

D.R: Comment est-ce que tu décrirais ta musique?

A: Du rock qui groove et qui fait danser les gens. De la musique qui transforme des moments difficiles en moments heureux. Aussi un médium qui te permet de passer au travers la noirceur pour créer une nouvelle lumière.

 

D.R: Es-tu le parolier principal?

A: J’écris les chansons, je les produis principalement, parfois avec l’aide de mes confères. Pour le dernier album, c’est un travail d’équipe, j’ai écrit les paroles et les autres ont surtout travaillé sur la musique avec moi. Il y a une chanson sur l’album que mon guitariste a écrite et une autre où ma copine m’a aidé avec les paroles. Au niveau de la stratégie et la dynamique du groupe, c’est quelque chose qui me convient. Bien que j’aurais voulu des fois que la création en soit une démocratique et qu’on écrive ensemble, mais ce n’est pas quelque chose de viable. Quand on a du temps limité, on n’a pas le nécessairement l’occasion de prendre le temps de faire de la nouvelle musique. J’ai des chansons de prêtes et quand je les amène au groupe, on peut se lancer dedans beaucoup plus efficacement comme ça.

 

D.R: Et maintenant pour toi (N) depuis combien de temps existe Hoozbah?

N: Nous avons commencé en 2016 avec notre premier E.P «Ride the Wave». 3 chansons. On se cherchait, on cherchait notre son en tant que trio. Maintenant on est un quartet, on sent qu’on a trouvé notre son, c’était donc le bon moment pour enregistrer notre musique et commencer à faire des spectacles.

 

D.R: Combien de temps avez-vous pris pour l’enregistrer?

N: On a commencé en novembre dernier et on a terminé en mars. Ça a pris plus de temps que l’on pensait, on a eu des délais, mais il faut s’y attendre lorsque tu comptes sur d’autres personnes pour participer à ton projet.

 

D.R: Donc qu’est-ce-qui se passe le 8 juin?

N: On va lancer l’album officiellement deux semaines plus tard, mais on va avoir des disques pour ceux qui veulent nous encourager et venir écouter notre musique.

 

D.R: Et ou est-ce que tu as enregistré ton album?

N: On a enregistré au Breakglass Studio avec Ryan Battistuzzi comme ingénieur de son et Ryan Morey qui travaille avec nous depuis longtemps, va faire le mastering. Pour le premier E.P on avait tout enregistré nous-mêmes, c’est notre première expérience à enregistrer avec quelqu’un d’autre.

 

D.R: Est-ce qu’il y a eu un gros roulement dans ton groupe aussi?

N: Non. Mis à part pour le batteur qui est parti après avoir enregistré l’album, notre line-up est assez stable. On a commencé comme un trio, puis on a ajouté un claviériste et on vient d’ajouter un deuxième guitariste/multiinstrumentiste.

 

D.R: Comment est-ce que tu décrirais la musique que tu fais?

N: C’est de la musique qui s’inspire du rock des années 60, 70, 80, 90. C’est de la musique qui groove, qui te fait danser. On essaie quand même de pousser nos limites musicales. Au début on était décrit comme un groupe qui faisait le genre de musique que ton père écoutait sur son tourne-disque. Depuis on est devenu plus sophistiqué. Avec l’ajout du claviériste, on a plus d’espace pour expérimenter et les pièces sont devenues plus longues, plus inspirées par le rock progressif.

 

D.R: Comment est-ce que l’album en est venu à naître?

N: J’ai écrit le squelette des chansons et je les ai amenées au groupe et on les a travaillées ensemble. Évidemment ça aurait été bien que ce soit une collaboration plus équitable, mais comme l’a dit Allister, mais la formule la plus efficace reste celle où il y a un compositeur principal qui peut amener les pièces et le groupe met la viande sur le squelette.

 

D.R: Comment est-ce que vous voyez la balance à aller chercher dans la relation avec votre public et surtout la raison pourquoi continuer à faire de la musique après plusieurs années dans le même groupe? À mon avis, c’est le cadre qui change… On fait de la musique pour les mêmes raisons, mais la raison d’être du groupe évolue.

H: Je crois que c’est une question difficile parce qu’il faut que ce soit authentique. La raison qui te pousse toi et ton band à faire de la musique doit te représenter et parfois certains peuvent se perdre là dedans et oublient un peu la raison qui les a amenés à faire de la musique. Il faut trouver une balance.

A: Oui c’est certain que tout le monde aime se sentir apprécié par la foule. Mais en même temps je me souviens que certains de mes spectacles préférés étaient devant des foules minuscules où on n’avait pas à se presser de terminer de jouer. On avait le temps de parler au public et de forger de nouvelles relations.

 

D.R: Je me souviens que lorsque je jouais dans un groupe, le moment où je voulais vraiment que ça fonctionne était lorsque j’étais en position de me dédier à 100 % au groupe et au projet. Le plus le temps passe, le moins tu joues de ton instrument et incidemment le plus de distractions viennent se placer entre toi et ta musique et c’est là que tu dois décider de faire le sacrifice que tu es prêt à faire. Sois tu sacrifies ta musique ou sois c’est tes autres responsabilités qui prennent le dessus.

A: C’est important d’être capable de prendre une distance avec ce qu’on fait parce que sinon on risque de se coller continuellement à notre ordinateur à tenter de faire décoller notre projet et de diffuser notre musique

 

D.R: On vit dans une période où il y a beaucoup d’offres pour très peu de demandes. On peut regarder des groupes comme Arcade Fire qui sont incroyablement talentueux, mais qui nul doute se sont trouvés au bon endroit au bon moment et c’est ce qui leur a permis de percer. Et il faut se battre en quelque sorte pour se trouver au bon endroit au bon moment, car c’est un équilibre fragile qui peut être débalancé en jouant trop souvent, ce qui épuise ses fans, ou jouer plus rarement, ce qui ne te permet pas de développer un genre de hype autour de ton groupe. Tout ça pour dire que c’est un équilibre qu’il faut que trouve et avec lequel tu es confortable.

A: On est tous les PDG de notre propre entreprise lorsque l’on fait de la musique. Avant le côté commercial était laissé aux agents, mais maintenant, plus souvent qu’autrement ce sont les groupes eux-mêmes qui sont responsables de leur propre monde. C’est là que tu choisis de travailler plus sur ta musique que sur ton allure. Ou vice-versa.

 

D.R: Mais en même temps c’est important de se mettre en valeur pour se donner de la visibilité parce que tu pourrais écrire la plus belle musique au monde, mais si tu joues dos à la foule ou dans des bars obscurs que personne ne fréquente, tu n’auras jamais de succès.

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