Leech est à la Suisse ce que Sigur Rós est à l’Islande, Mogwai au Royaume-Uni, Godspeed You! Black Emperor au Canada, Explosions in the Sky aux États-Unis… Bref, Leech est le fer de lance de la scène post-rock de son pays (pour rappel, la Suisse), scène qui – en comparaison aux exemples mentionnés ci-dessus – commence à peine à éclore; mais bon… Être un fer de lance, c’est toujours bien, et les argoviens ne se contentent pas de s’asseoir sur cette position qu’ils défendent depuis 1996. D’album en album, le groupe propose un post-rock évolutif et bien loin des poncifs du genre. Nous avions adoré leur ‘If we get there one day, would you please open the gates?’ en 2012; qu’en est-il de leur dernier effort studio ‘For Better or for Worse’? Et bien cet album se trouve carrément dans la catégorie ‘for better’. Outre les attentes que l’on peut avoir en termes d’innovation en tant qu’auditeur, c’est à chaque fois un plaisir de découvrir un nouvel univers musical proposé par Leech. Le groupe ne semble devoir rien à personne et évolue librement et naturellement dans leur nouvelle direction. Sans rentrer dans des métaphores dont la longueur ferait rougir Proust, voici les principaux traits distinctifs que nous avons concrètement identifiés dans cette nouvelle oeuvre : une présence accrue de synthétiseurs/arpégiateurs et des rythmes de batterie bien plus frénétiques qui pourraient s’apparenter à de la ‘drum and bass’. On sent donc une influence de 65daysofstatics des débuts, ce qui, additionné au langage commun de Leech – à savoir un époustouflant sens de l’ambiance, du build-up, de la mélodie, une science du riff assassin et une touche de magie dont eux seuls ont le secret – fait de l’écoute de ce ‘For Better or for Worse’ une expérience absolument jouissive. Pour répondre à la question soulevée dans le titre à rallonge de leur précédent album: ‘If we get there one day, would you please open the gates?’. Les gars, quoi qu’il arrive nous laisserons toujours notre porte ouverte pour vous.
Note : 4/5