Le groupe américain Modest Mouse était de passage au Mtelus en ce premier juin 2022. Vraie légende du mouvement de la Xème vague du style Indie-Rock, le groupe est catapulté au sommet des palmarès en 2004 avec l’album «Good news for people who love bad news» contenant le succès «Float on». La voix si distinctive de Isaac Brock, reconnaissable parmi mille, en est certainement pour quelque chose.
Nous passerons assez rapidement sur le sujet de la première partie Hooray for Earth. Le spectacle fut interprété en formule solo, derrière sa batterie et d’une multitude de couches d’instrumentation électronique parfois mal ajustées. L’artiste livra une performance fade, inégale et franchement décousue. Ni un très grand batteur, ni un très grand chanteur, les chansons de Hooray for Earth ne lèvent tout simplement pas. Ce qui aurait pu être très original s’est plutôt avéré être des plus ennuyant. Passons.
Modest Mouse se présente sur scène avec plusieurs musiciens et une grande variété d’instruments. Un percussionniste, une contrebasse, des guitares 12 cordes acoustiques, un banjo. La première heure du spectacle fut lente, certaines pièces m’ont semblé être jouées à une vitesse réduite, comme si la fatigue matraquait les musiciens. Fait notable, pas non plus que j’en sois offusqué, mais il m’a semblé étrange qu’on permette à deux musiciens de fumer à l’intérieur du Mtelus.
Par chance, la deuxième heure du spectacle fut un peu plus réussie et intense. La fête a enfin pu débuter pour vrai lorsque le banjo est apparu dans les mains de Brock pour la pièce « Bukowki » sans contredit l’une des meilleures de leur discographie. « Float on » a suivi peu après et, elle aussi, est venue enflammer le parterre du Mtelus pour le transformer en mini « most-pit ». Alors que la première moitié du spectacle fut sobre et propre, parfois se rapprochant du country, la deuxième moitié était beaucoup plus rock et expérimentale principalement lorsque Brock s’est mis à s’époumoner en chantant dans les « pick-up » de sa guitare. Mais ce fut trop peu trop tard. Malgré les quelques succès qui sont venus tard durant le spectacle, l’ensemble de la performance manquait un peu d’intensité. Le public semblait par moment dubitatif et nous sentions qu’une meilleure coordination des succès et des nouvelles pièces moins connus aurait été bénéfique. Ce n’était pas une mauvaise performance, loin de là, mais plutôt une performance ordinaire sans grand mouvement qui ne restera pas très longtemps dans les annales de la scène montréalaise. Un peu déçu, mais ce n’était pas non plus franchement mauvais.