Enfin! Oui, enfin le Festival d’été de Québec est de retour dans la Capitale-Nationale avec ses diverses scènes extérieures, ses rues fermées de nombreux kiosques et sponsors ainsi que des milliers de festivalières et festivaliers qui envahissent la haute-ville dès 17h. L’effervescence est revenue toute aussi forte que les années précédentes.
Vue d’ensemble
On se rappelle que, très rapidement, tous les bracelets d’accès à l’événement ont trouvé preneuses et preneurs à la suite de l’annonce de la programmation qui annoncerait le retour de cet événement annuel tant attendu. De prime abord, j’ai trouvé le choix des artistes très sécuritaires. Ce que j`’entends par là est que peu des artistes de la programmation sont artistes s’étant démarqués fortement lors de ces deux années de pandémie (accroissement de popularité, nouveaux albums, etc.) ; je crois en une réutilisation des programmations qui étaient prévues en 2020 et 2021.
Ce commentaire plus personnel ne m’empêcha pas, tout comme chaque personne sur place, de trouver chaussure à son goût et de profiter amplement des festivités. À remarquer que plusieurs changements majeurs sont présents dans cette édition. Dans un premier temps, le nombre de lieu de spectacle a grandement diminuée ; il n’y a plus rien dans le quartier St-Roch. L’Impérial Bell ainsi que l’Anti Bar et Spectacles ne présentent aucun spectacle de la programmation. De plus, la scène de la Place d’Youville n’existe plus tout comme le parc familiale derrière la Place de l’Assemblée.
Nous pouvons donc compter sur 4 scènes. La traditionnelle scène des Plaines d’Abraham, dont la structure fut changée, qui voit aussi sa configuration VIP et admission générale revenir à ce qu’elle était, au grand dam des artistes tels Jack Johnson. Du côté des scènes secondaires avec accès par bracelet, nous avons toujours accès à la formule Extra FEQ au Manège Militaire où des artistes, annoncés quelques temps avant le début des événements, performent dès 23h30. Finalement, nous sommes de retour au Parc de la Francophonie avec deux scènes côte-à-côte qui s’alternent entre 17h et 23h. Pour ceux qui auraient eu des inquiétudes, la programmation de celles-ci fut bien réfléchie pour que les genres se complètent.
Pour celles et ceux qui n’avaient pas de bracelet, le Pop-up FEQ était encore à l’honneur en présentant de courtes prestations d’artistes de la programmation dans des lieux inédits. Ne suffit que de démystifier l’énigme la veille et d’être rapide à se rendre sur le lieu. Finalement, la scène érigée à la Place de l’Assemblée devant le parlement offrait aussi de beaux concerts gratuits ainsi qu’un accès à une terrasse pour profiter des food trucks présents.
Dans la peau d’une festivalière
Le premier soir était une surprise de la part des organisatrices et organisateurs en offrant une journée supplémentaire de festivité avec Jessia, Lennon Stella et Charlotte Cardin, dont le nom est sur toutes les lèvres depuis quelques années. Ce spectacle combla une très grande partie des Plaines, ce qui est fabuleux pour une Québécoise seule. Présentant ses compositions, elle surprit tout le monde en invitant Patrick Watson sur scène. À noter que ce dernier revenait trois jours plus tard sur la scène Loto-Québec.
Ce fut le lendemain que tout se mit en branle officiellement avec, d’un côté, Geoffroy, ma découverte de l’année, Tash Sultana, ainsi que le célèbre Jack Johnson. On est loin de la musique rock, métal ou punk que la majorité d’entre vous êtes habitués d’entendre parler ici, mais Tash Sultana mérite un arrêt sur image. Seule sur scène pendant une bonne partie de sa prestation, l’Australienne multiinstrumentiste monte les trames de ses chansons devant nous avant de nous la présenter dans son entièreté. Son talent, sa voix ainsi que le charisme qu’elle dégage valent de se déplacer pour la voir.
Comme chaque année, le FEQ présente des soirées thématiques axées sur un genre musical précis. Ce fut Luke Comb et Matt Lang qui ouvrirent le bal avec la soirée country le 8 juillet sur les Plaines. Pour celles et ceux qui, comme moi, n’y trouvent pas leur accroche, les autres scènes présentaient des artistes rock comme The Revivalists ou plus pop, tels Dean Lewis. Cependant, le spectacle qui fit parler ce soit là fut celui d’Hubert Lenoir (oui, oui) sur la scène gratuite. Précédé de Choses Sauvages, la foule passa une excellente soirée alors que les artistes se sont entièrement donnés à la foule durant leurs prestations.
Le premier samedi accueillit Maroon 5 sur la grande scène. Rappelons-nous que ces derniers ont récemment annulé tous les concerts qu’ils avaient à leur calendrier, à l’exception du Festival d’été de Québec. C’est donc une immense foule ravie qui les accueillit sur scène, précédé de Gayle, dont sa popularité vient d’un buzz Tik Tok, ainsi que de la Québécoise Alicia Moffet, connue via La Voix. Cependant, c’est le concert de Patrick Watson qui attira le plus mon regard. Devant un parterre diversifié et bien rempli, les artistes des scène Sirius XM et Loto-Québec ont offert une soirée musicale incroyable aux festivalières et festivaliers. À souligner la prestation très populaire de la formation de Lévis, Les Louanges, à l’Extra FEQ. Si vous les avez manqués, ne soyez pas en peine. Leur tournée pour leur nouvel album, Crash, arrive rapidement cet automne partout au Québec.
Le dimanche fut une des deux soirée rap de la scène Bell alors que $uicideboy$ était tête d’affiche, accompagné de Ludacris et Denzel Curry. Étant moins dans cette ambiance, je me suis tournée vers la musique d’ici sur les scènes secondaires avec Safia Nolin, Émile Bilodeau et Ariane Moffatt. C’est une foule diversifiée qui applaudit les artistes alors que les vibrations de la basse derrière nous se faisaient sentir.
C’est une nouvelle semaine qui s’ouvrait avec, à l’honneur, la musique pop sur la grande scène avec Lights et Halsey. C’est cependant sur le site du Parc de la Francophonie que le refoulement à l’entrée s’est déroulée alors que plusieurs formations très attendues y performaient : Crown Lands et Tea Party sur Sirius XM tandis que The Man Who, Finger Eleven et Three Days Grace étaient sur la seconde. D’une part, Tea Party présenta plusieurs de leurs succès, mais la foule présente ne semblait malheureusement pas présente entièrement pour eux. Cela se fit sentir dès que leur set fut fini. Malgré le fait que toustes étaient tassé·es comme des sardines, des mosh pit et circle pit se firent voir lorsque le dernier groupe de la soirée monta sur scène.
La deuxième soirée rap eut lieu sous la musique d’artistes francophones : 20some, Rymz, Roméo Elvis et le populaire Loud qui attirèrent une très grande foule sur le parterre des Plaines. Pour celles et ceux qui voulaient continuer sur la vibe pop de la veille, les scènes jumelles présentaient, entre autres, Tai Verdes et Charli XCX. Il faut souligner aussi la présence de l’artistes lauréat du Prix Miroir de cette année, Tiken Jah Fakoly, sur la scène gratuite Hydro-Québec. Originaire de la Côte D’Ivoire, son reggae est entraînant et ne peut vous empêcher de vous déhancher.
Ce fut ensuite le tour de la soirée tant attendue par plusieurs, L’Électro-FEQ. Cette année, toustes ont pu faire la fête avec des artistes tels que Millimetrik et Marshmello. Encore une fois, je me suis tout de même laissée tenter par les scènes secondaires avec des artistes d’ici tel·les Lou-Adriane Casidy, qui est un coup de cœur incroyable, ainsi que Vincente Vallières et Louis-Jean Cormier qui ont su bercer nos oreilles.
Le 14 juillet fut abruptement interrompu en plein milieu de soirée alors que la météo n’était pas synchronisée avec le thème de la soirée latino. Tandis que Alex Sensation et Becky G eurent la chance de frôler la scène Bell c’est au Manège Militaire, à l’abris de l’orage, que Luis Fonsi fit danser la foule sur le légendaire Despacito. Les fans de rap présent au Parc de la Francophonie n’eurent pas cette opportunité avec Lil Tecca.
Un vendredi incroyable était à l’honneur avec, sur la scène principale, Alanis Morissette et Garbage. Ce fut cependant les scènes secondaires qui m’attirèrent sans surprise avec la présence de trois formations que punk canadienne que j’affectionne : Millencolin, Pennywise et Sum 41. Malgré la frustration de plusieurs qui n’ont pas eu la chance d’entrer, les chanceux·ses sur place firent lever la poussière sous le son des classiques de ces groupes ayant marqué le genre.
Enfin, Rage Against the Machine fut présent sur les Plaines, malgré la frousse que le chanteur causa plus tôt avec sa blessure au pied. Ce fut donc avec beaucoup d’enthousiasme et de cris que le groupe fut accueilli, ainsi que les premières parties Alexisonfire ainsi que les Vulgaire Machin. Du début à la fin, la foule s’entassait à l’avant, enchaînant les mosh pit et les body surfing. Soulignons la présence des tant attendu Clay and Friends ainsi que Milky Chance sur les scènes jumelles sur le site voisin.
Il est à noter que, pour cette dernière journée du FEQ, nous étions divisé·es entre le concert et Half Moon Run et leurs invités ainsi que par la présence de Roger Waters au Centre Vidéotron. Vous comprendrez donc qu’on ne pouvait laisser passer la chance de voir une légende de la musique progressive dans notre capitale. Désolée, Half Moon Run.
Découvertes 2022
Tash Sultana
Crown Lands
Lou-Adriane Cassidy
Spectacles coup de cœur 2022
16 juillet – Rage Against the Machine
11 juillet – Tea Party et Three Days Grace
7 juillet – Tash Sultana et Jack Johnson