La tête pensante de The Brains en exile forcé des États-Unis (English version at the to follow later)
Le guitariste et chanteur du groupe de Psychobilly montréalais The Brains René de la Muerte, se retrouve dans une situation déplorable. Après s’être marié à une artiste américaine il s’est installé légalement aux États-Unis avec un visa spécial de 5 ans sans permis de travail. Après une tournée en Australie avec le groupe Nekromantix, il s’est fait refuser l’accès au pays par les autorités américaines. Maintenant installé à Vancouver en attendant de pouvoir retourner chez lui, on s’est parlé et voici son histoire:
R: René
DR: Daily Rock
DR: Merci d’avoir pris le temps de me parler aussi rapidement.
R: Ça me fait plaisir. Merci de présenter ma situation.
DR: Donc explique-nous qu’est-ce qui s’est passé
R: Je suis marié à une Américaine et j’ai un visa waiver de 5 ans qui me donne le droit de rester aux États-Unis, mais sans travailler. Je peux demander un permis pour travailler aux États-Unis, mais je n’en ai pas.
Lorsque je suis retourné de ma tournée australienne avec les Nekromantix cette semaine, je me suis fait accoster par les agents de contrôle à l’aéroport de Los Angeles. Après un interrogatoire sommaire où on m’a demandé d’où j’arrivais, mon occupation ma raison de sortir du pays et d’arrivée, ils ont décidé que ma présence représentait un risque et j’ai été mis en détention
Ils ont confisqué mon téléphone, mes bagages et tout objet personnel sur ma personne. Je me suis donc retrouvé dans un centre de détention pendant 8 heures. Lorsque tu es en détention dans un aéroport, tu n’as pas de droits… tu ne peux pas parler à un avocat, personne ne répond à tes questions tu es complètement isolé.
C’est très difficile mentalement de se retrouver dans une situation où sans avoir fait quoi que ce soit de mal, on te retire tes droits. On se sent isolé et vulnérable, c’est terrible.
DR: Mais est-ce qu’on t’a expliqué ce qu’on te reprochait.
R: Le problème avec le Border Patrole est qu’ils ne me croyaient pas lorsque je leur disais que je ne travaillais pas aux États-Unis. J’avais beau leur expliquer que de mon ordinateur canadien, je mixais des groupes canadiens et que j’étais payé au Canada et que le reste de mes revenus étaient générés en tournées, ils se sont mis à me questionner sur la source de tous mes revenus, de mon emploi tu temps à Los Angeles, de mes amis, de ma femme et de ma musique. Ils m’ont confisqué mon téléphone et ont passé au travers toutes mes informations personnelles, mes photos, mes emails et les informations de ma femmes. Dans toute autre situation, ce serait une violation totale de mes droits. Mais apparemment les agents de douane n’ont pas à répondre aux règles normales de la société
Il faut comprendre que depuis l’élection de Trump les agents de douanes sont maintenant les juges et jurys qui décident qui peut entrer au pays. Les politiques d’immigration se sont complexifiées et freinent l’entrée d’immigrants potentiels. Et la étant donné que je suis né au Chili, que je suis canadien et que je suis musicien, j’avais une cible au-dessus de la tête.
DR: Ça sonne comme un cas classique de profilage
R: Oui oui c’est certain. Donc après 8 heures en détention, ils ont décidé de me renvoyer en Australie. La je leur explique que je suis canadien et leur propose daller à Vancouver à la place. C’est le plus près que je pouvais me rendre pour rester près de ma femme.
Mais là je n’ai pas d’argent, pas de téléphone, je n’ai rien. On me laisse appeler ma femme pour qu’elle m’achète un billet, mais je suis surveillé par les gardes et je n’ai pas le droit de lui expliquer quoi que ce soit. Une fois le billet acheté, je suis escorté par les agents de douanes jusqu’à mon avion. On me traite comme un prisonnier! C’est humiliant et dérangeant, car je n’ai rien fait de mal et je ne suis accusé de rien.
On m’expulse du pays avec seulement mes vêtements. Maintenant à Vancouver, je dois refaire ma vie parce que cela peut prendre entre 9 et 18 mois de procédures légales avant que l’on me redonne le droit de retourner chez moi. Ma femme est venue me rejoindre avec mon matériel de mixage mon ampli et les pédales, je contacte des studios pour me trouver du travail et j’organise ma tournée avec The Brains qui commence bientôt. Je dois aussi me préparer à une longue guerre légale entre mes avocats et le département de l’immigration américain. Ma vie est maintenant à L.A. ma femme est à L.A. ma carrière est là-bas. Je dois maintenant me battre pour faire valoir mon droit légal d’y habiter.
Il y a une campagne de socio financement pour aider René à couvrir ses frais légaux. Si vous voulez participer, cliquez sur le lien ci-dessous pour porter votre support.