6 ans et demi plus tard, nous voici de retour à la Z7 pour la même affiche faisant honneur à un rock progressif mélodique de haut vol avec la venue en ouverture de Ticket To The Moon, trio bâlois, et Lazuli, quintette français du Gard qui enchante les scènes européennes depuis plus de 20 ans. Une belle soirée musicale au cœur de l’automne nous était promise dans la jolie salle des bords du Rhin.
Près de deux ans après la sortie de leur excellent troisième album (‘Elements’ / autoproduit), nous avions le bonheur de retrouver Ticket To The Moon sur scène, trop rare en live pour une musique d’une telle qualité. Andrea Portapia (Guitare), Guillaume Carbonneau (basse) et Marco Faseth (batterie) nous transportent dans un rock progressif instrumental tout en finesse nous rappelant parfois maybeshewill ou certains passages épiques et mélodiques de Dream Theater et Rush. On a particulièrement apprécié les couleurs de ‘St Elmo’s Fire’ et la délicatesse acoustique de ‘Xyz’ et ‘Origins’. Bravo les artistes et revenez-nous plus souvent !
Nul n’est prophète en son pays dit l’adage et il s’applique bien à Lazuli. Adulés en Allemagne et en Grande-Bretagne notamment depuis des années, ils sont moins connus dans leur propre pays et en Suisse. Et pourtant ! Des textes poétiques, profonds, parfois engagés, avec la manière, la voix unique de Dominique Leonetti, cristalline et chaleureuse à la fois et un rock progressif teinté de sonorités originales (cor d’harmonie, marimba, et la fameuse Léode, conçue sur mesure par Claude Leonetti privé de l’usage de son bras gauche suite à un grave accident de moto).
La setlist fait bien sûr la part belle à ‘Onze’ (L’Abeille Rôde / 2023), dernier album studio en date et à l’opus précédent (‘Le Fantastique Envol de Dieter Böhm’ / L’Abeille Rôde). C’est un titre plus ancien, un classique – ‘Le Lierre’ – qui ouvre le concert et emballe le public dès les premiers accords. Une fois n’est pas coutume, l’assistance est plutôt maigre à la Z7 – dimanche soir et vacances scolaires obligent ? – mais les fans sont bien là et l’accueil est chaleureux. Sur un écran à l’arrière du groupe, des images ou animations teintées d’humour ou esthétiques sont projetées fort à propos en support à la musique. On apprécie particulièrement la poésie de ‘Sillonner des Océans de Vinyle’ et ‘Les Chansons Sont des Bouteilles à la Mer’, l’ode à la tolérance de ‘Qui d’Autre Que l’Autre’.
En primeur, Lazuli interprète trois titres inédits et prometteurs du nouvel album à paraître l’an prochain, ‘Quel Dommage’, l’excellent ‘Être et ne plus Être’ et ‘Chaque Jour que le Soleil Fait’. La complicité qui lie les musiciens est belle à voir, notamment lorsqu’ils viennent occuper ensemble l’avant de la scène tout sourire, Romain Thorel quittant momentanément ses claviers pour jouer du cor d’harmonie et Vincent Barnavol laissant ses fûts pour jouer du marimba. On a les frissons lors de l’interprétation du délicat ‘Mille Rêves Hors de leur Cage’ et du sublime ‘Parlons du Temps’, de l’orfèvrerie rien que ça.
‘Le Miroir Aux Alouettes’ et ‘Les Courants Ascendants’, pièces maîtresses et classiques de Lazuli, nous accompagnent jusqu’à la fin du concert avant que le groupe ne tire sa révérence. Comme à l’accoutumée, les musiciens se retrouvent autour du marimba et jouent ensemble deux courtes pièces, ‘9 Hands Around the Marimba’ et un sympathique clin d’œil à Supertramp avec quelques portées de ‘Dreamer’. Une soirée magique dont on sort avec des étoiles dans les yeux et le cœur léger
Texte : Jean-Blaise JB Betrisey
Photos : Stéphane Bee